Les deux réunions de conciliation entre le ministère de la santé et de la réforme hospitalière et les deux syndicats SNPSP et SNPSSP, tenues mercredi et jeudi derniers, «n'ont abouti à aucune avancée», si ce n'est à la signature d'un PV de non-conciliation. Un état de faits qui amène ces deux entités à reconduire leur grève illimitée entamée depuis plus de 3 mois, qu'elles assument pleinement tout en menaçant de recourir une fois de plus aux rassemblements et à demander l'intervention du président de la République pour une sortie de crise. «Aucune avancée. Rien ne nous a été proposé, particulièrement en ce qui concerne le statut particulier qu'on nous demande de prendre tel quel», explique le président du SNPSSP, Mohamed Yousfi, qui animait hier une conférence de presse conjointe avec Lyes Merabet du SNPSP, réaffirmant que la grève sera maintenue avec un service minimum assuré, «élargi même pour certaines pathologies», confirme le conférencier pour répondre à Barkat. «Quels que soient les moyens qu'ils utilisent, on ne s'arrêtera pas de défendre la santé publique», dit-il en réponse aux «tirs groupés» de la tutelle et du Premier ministre qui s'est longuement exprimé sur ce sujet. «Aucune ébauche de solution. Ce qui nous est proposé, par contre, c'est la soumission ou la répression», renchérit Lyes Merabet qui s'interroge sur le pourquoi de ces réunions de conciliation, sollicitant du coup l'intervention du président de la République, dont les services de la présidence ont reçu les praticiens auxquels ils ont promis de résoudre leur problème. Relevant les contradictions du ministre de la Santé qui reconnaît d'une part la justesse des revendications des praticiens et qui d'autre part avoue son impuissance, menace et «parle de revendications imaginaires», les deux présidents qualifient les déclarations du ministre d'élucubrations, l'invitant à «un peu de logique». Pour Merabet, Barkat fait dans la provocation. «À défaut d'apporter des solutions, il veut provoquer l'opinion publique qu'il veut monter contre nous lorsqu'il parle de logements», affirme-t-il, alors que ce dernier point de la plateforme de revendications des praticiens n'est qu'une demande de l'application des lois de la République, comme c'est le cas aussi pour la prime d'intéressement des praticiens spécialistes en suspens depuis 2002 ou encore l'aménagement des horaires de travail (week-end). «Lui-même dit que ce n'est même pas votre revendication. C'est notre obligation pour satisfaire la carte sanitaire», explique Yousfi, qui ironise : «Si vous ne pouvez pas appliquer la loi…» Les deux exécutifs du SNPSP et du SNPSSP qui ont encore une fois refusé la participation aux commissions sur le régime indemnitaire, ayant appris la leçon via le secteur de l'éducation, se réuniront au cours de cette semaine pour décider des suites à donner au mouvement. Le retour aux rassemblements sera à l'ordre du jour.