En se servant de pneus brulés, de blocs de pierres et de troncs d'arbres, quelque 300 personnes de la localité de Chetma, située à une trentaine de km au nord-est de Biskra, ont procédé hier à la fermeture de l'axe routier reliant leur localité au chef-lieu de la wilaya. Les révoltés ont eu recours à ce mouvement de protestation en guise de réponse à ce qu'ils qualifient de favoritisme dans la gestion de certains dossiers à caractère social dont l'octroi des logements et des postes de travail. «Nous protestons contre les abus à répétition qui ne cessent de porter préjudice à la population locale. Figurez-vous que parmi les 40 bénéficiaires de logements sociaux récemment distribués, seuls 4 sont originaires de la localité. D'autant que ces bénéficiaires, selon les critères d'octroi d'un logement, ne remplissent pas totalement les conditions exigées du fait que la majorité d'entre eux est composée de jeunes célibataires et de femmes vivant dans de bonnes conditions sociales, contrairement aux natifs de la région, lesquels continuent encore à se partager sempiternellement un niveau de vie draconien, et ce, au vu et au su des responsables. Des familles nombreuses habitent des maisons menaçant ruine à tout moment», nous explique un des protestataires. De surcroît, l'évaluation subjective sur laquelle est fondée la politique de recrutement au niveau des deux cités universitaires sises dans le territoire de cette ville a aussi été un des mobiles qui ont provoqué la protesta. Les protestataires, dispersés par les éléments antiémeutes venus en renfort, ont exigé des pouvoirs publics l'ouverture d'une enquête pouvant faire la lumière sur ce qu'ils ont appelé «les dépassements des élus».