Depuis le premier jour de Ramadhan, le topo des citoyens est le même. Les coupures intempestives d'électricité notamment au moment de la rupture du jeûne, générant des actions de protestation parfois violentes, comme ce fut le cas dans les trois localités suivantes , Lambridi, à une vingtaine de km au sud de Batna, R'bah, 10 km au sud d'El Oued, et enfin Tolga, dans la wilaya de Biskra. Les habitants de ces régions, excédés par les «dépassements» de Sonelgaz ont violemment protesté. En effet, mercredi, les habitants de Lambridi ont occupé la rue une heure après la rupture du jeûne pour exprimer leur colère. «Il n'est pas acceptable qu'on coupe l'électricité au moment du f'tour», lance-t-on. Le mot d'ordre de ce mouvement de protestation citoyenne est très bien respecté, l'axe routier reliant leur localité au chef-lieu de wilaya a été entièrement bloqué à l'aide de blocs de pierres et de troncs d'arbres. L'objectif est certainement de faire entendre leur voix aux responsables locaux, en particulier ceux des services de Sonelgaz. Ainsi, la circulation routière entre Lambridi et Batna a été interrompue pendant plus de deux heures, ce qui a contraint les élus, accompagnés des services concernés, à se déplacer sur les lieux pour tenter de dissuader les coléreux. Même tableau au quartier Zaouïa de la localité de Rebah où la population a barricadé le CW403 reliant la commune au chef-lieu de wilaya à l'aide de pneus brûlés et troncs d'arbres. Pour le même motif, même action entreprise et mêmes moyens utilisés dans la soirée de lundi à Tolga, à une trentaine de kilomètres au sud de la ville de Biskra, précisément au quartier Sidi Rouag. Il y a lieu de dire que depuis le début de Ramadhan, de nombreuses coupures intermittentes de l'énergie électrique sont signalées dans la quasi-totalité des communes relevant des wilayas citées. Dans le contexte de la précarité, les habitants du vieux quartier Guedacha, dans la ville de Biskra, souffrent le martyre à cause des eaux usées mélangées à l'eau potable depuis quelques jours. «C'est invivable, les eaux usées envahissent nos maisons, le risque de graves maladies est imminent», raconte un interlocuteur. Dans ces conditions et en attendant que les choses rentrent dans l'ordre, les plaignants achètent l'eau potable dans des citernes.