Quarante-cinq personnes, dont d'anciens footballeurs internationaux, étaient interrogées jeudi par la justice turque pour des soupçons de tricherie dans des matches de football, ont indiqué les autorités et les chaînes de télévision. Le chef de la police d'Istanbul, Hüseyin Capkin, avait déclaré mercredi que les suspects - des joueurs et des dirigeants de clubs - avaient été appréhendés par la police financière à Istanbul et dans 25 autres villes du pays. Arif Erdem, l'ex-milieu de terrain international et actuel entraîneur adjoint du club stambouliote Büyüksehir Belediyespor (1re div.), ainsi que Fatih Akyel, un autre international, figurent parmi les suspects entendus par la police d'Istanbul, selon les chaînes d'information NTV et CNN-Türk. Ils pourraient être déférés jeudi ou vendredi devant une Cour, selon ces sources. La Fédération turque de football (TFF) a cependant annoncé que cette affaire n'était pas liée à une enquête en cours et des poursuites judiciaires conduites par la police allemande de Bochum. Réagissant devant la presse au terme de son congrès à Tel-Aviv, l'Union européenne de football (UEFA) a pour sa part précisé avoir été informée mercredi par la Fédération turque des développements dans ce pays. Cette Fédération "doit être félicitée pour son action dans l'optique de tuer ce cancer et l'éradiquer du football turc", a déclaré le secrétaire général de l'UEFA, Gianni Infantino. Mais "ce qui arrive en Turquie se produit également dans d'autres pays" européens, a-t-il souligné, alors que l'UEFA a récemment mis en place un système d'alerte et de détection des fraudes fonctionnant "24 heures sur 24, 7 jours sur 7", selon M. Infantino. Auparavant, dans un discours, le président de l'UEFA Michel Platini avait fait de la lutte contre les fraudes liées aux paris truqués" sa priorité. "Je pense qu'il s'agit du principal danger auquel nous sommes confrontés. Celui qui peut tuer le football", a affirmé M. Platini. En novembre dernier, un vaste réseau de paris truqués sur des matches de football a été démantelé en Europe, éclaboussant plusieurs pays. Parallèlement au travail de la justice, l'UEFA a déjà banni à vie deux arbitres. Dans le cas spécifique de la Turquie, le ministre des Sports, Nafiz Özak, a déclaré que son ministère avait préparé un projet de loi renforçant les peines de prison à l'encontre des auteurs de tricherie au football, discipline la plus populaire du pays. Le texte en question prévoit au moins 12 ans de prison pour les auteurs de ces délits, a-t-il dit, cité par l'agence de presse Anatolie.