Lors de sa visite d'inspection et de travail qui l'a conduit jeudi à Constantine, le ministre de la Santé, Saïd Barkat, n'a pas mis de gants en évoquant les médecins grévistes qui, selon lui, «font la grève dans les hôpitaux mais continuent d'exercer dans le privé». Barkat poursuit : «Je n'admettrai pas que nos enfants, nos parents et nos patients soient pris en otages par ces médecins.». Le ministre de la santé a estimé que la grève de l'intersyndicale qui dure depuis trois mois déjà n'a plus sa raison d'être et que toutes les voies ont été épuisées. Il précisa à cet effet : «Nous avons fait l'impossible pour eux et ces médecins ont pris plus qu'il n'en faut» (question d'indemnités, bien sûr). Par ailleurs et en ce qui concerne ce débrayage jugé illégal par la justice le 13 de ce mois, Saïd Barkat a réitéré : «La justice a tranché et déclaré la grève du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et du Syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) illégale. La loi est claire et je ne fais qu'exécuter». Selon lui, les sanctions sont inévitables. En voulant afficher une certaine fermeté, le ministre a évoqué la médiation de «certaines personnes sages sans l'intervention desquelles les sanctions auraient été plus sévères», a-t-il a tenu à préciser avant d'ajouter : «Je reste ferme mais ouvert à toutes négociations !» Malgré cette déclaration, il dit que le problème maintenant le dépasse ! «Nous allons prendre les dispositions nécessaires et sanctionner ceux qui n'appliqueront pas les décisions de la justice, c'est-à-dire l'arrêt immédiat de la grève» a-t-il conclu. De leur côté, les deux syndicats avaient annoncé la poursuite de la grève qu'ils reconduiront chaque semaine pour des revendications socioprofessionnelles. Ils réclament notamment la révision du statut particulier promulgué fin 2009, l'ouverture de discussions sur le régime indemnitaire et l'octroi d'un quota de logements de fonction. Selon le ministre, parmi ces revendications, il y en a «certaines légitimes» et sur lesquelles son département est prêt à négocier, et d'autres « illogiques, en contradiction avec la loi et le règlement de la Fonction publique».