Photo : APS De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi «Je ne serai content que lorsque le citoyen affichera sa satisfaction quant à la prise en charge émanant des différents secteurs de soins du pays», a lancé Saïd Barkat, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, qui a effectué mardi dernier une visite d'inspection à Constantine. Pour sa première sortie officielle dans la capitale de l'Est, il n'a fait que «constater l'état des lieux». Point de reproches ou d'avertissements à l'encontre des chargés de la réalisation du CAC qui accuse un retard, aucune remarque sur le seul incinérateur fonctionnel et sans filtre, pas de solution immédiate pour une maternité, suffoquant en raison du manque flagrant de personnel et de matériel, qui assure plus de 50 accouchements par jour avec 5 maîtres assistants et 4 médecins. Les trois Chinois spécialistes n'effectuent que des césariennes. Pourtant, le secteur sanitaire (CHU) à Constantine, dont d'autres défaillances ont été soulevées il y a près de deux mois, n'attend que la réaction sur le terrain dès lors que l'ancien département aura «coché» le maillon faible de cette chaîne en raison d'une gestion «chaotique». «Je prends une radiographie instantanée et puis on verra», a dit Saïd Barkat. L'urgence de l'heure, d'après lui, étant de restaurer les anciennes installations hospitalières qui remontent à plusieurs années. «Des structures anciennes devront être restaurées. Nous consentirons à ces travaux», a-t-il affirmé. Il considère cependant que la ville des Ponts attire les citoyens de l'Est vers ses hôpitaux pour «ses compétences en la matière». Ainsi, Constantine verra incessamment beaucoup de soutien dans le domaine de l'appareillage. Il a été confirmé qu'un scanner, en plus des deux sur place, renforcerait l'imagerie de l'hôpital. Le CHU a donc été la première station de la délégation. Les services du SAMU, de réanimation, de chirurgie ont été respectivement visités par Saïd Barkat qui prône à chaque halte l'hygiène des lieux. «Désormais, dira-t-il, cette opération devra s'effectuer par des sociétés privées qui l'assureront H24.» Par ailleurs, le ministre a déploré l'état du bureau des résidents au service de réanimation qui ne «répond pas aux normes requises pour la pratique de la médecine». Au service de radiologie, il a noté la présence d'un seul «appareillage de gastroentérologie», ce qui l'a poussé à lancer : «Quelle que soit la société qui nous fournit ce genre d'appareillage, l'opération de vente s'accompagnera d'une garantie de deux années, outre la nécessité de l'astreindre à nous fournir des pièces de rechange sur 10 années.» «Une plate-forme est en cours d'étude ; elle regroupera l'université, les secteurs de la formation professionnelle et de la santé en vue de former des ingénieurs quand il s'agit de pannes électroniques et des techniciens pour le reste des incidents», poursuit-il. Dans le service de maternité, il a visité les blocs tout en exhumant un ancien projet, mais qu'il n'a pas encore mûri. Il s'agit de la réalisation du centre «mère enfant» dont l'étude n'est pas encore à son terme. «On attend la finalisation de l'étude pour financer cette structure», a soutenu le ministre qui a, par ailleurs, promis d'apporter assistance à la maternité qui n'arrive pas à satisfaire les patientes en provenance de Batna, de Mila, de Jijel… «Comment voulez-vous qu'on assume ce travail dans de telles conditions. Un CHU qui couvre presque tout l'Est, c'est anormal !!» s'alarmait le médecin chef de ce service. Saïd Barkat s'est ensuite rendu à l'EHS psychiatrique sis à Djebel El Ouahch. Sur place, le médecin chef a posé le problème du «bureau de liaison qui reliera l'EHS au CHU», justifié par le fait que certaines pathologies ne nécessitent pas uniquement un internement psychiatrique. Un ophtalmologiste reste la seconde doléance car «des fonds d'œil se font systématiquement», a expliqué le médecin au ministre. Avant de se rendre à l'EHS Erriad, spécialisé en chirurgie cardiaque, M. Barkat a inspecté la clinique rénale de la cité Daksi. «20 greffes rénales par an restent une réalisation insuffisante vu le potentiel de compétences existant», a indiqué le responsable. Il est à noter que 8 greffes ont été effectuées depuis décembre dernier, soit deux opérations par mois. En somme M. Barkat qui vient de prendre en main le portefeuille de la santé, bien qu'il soit de la «maison médicale», n'a fait que «graver» les secteurs hospitaliers de Constantine. Le plus dur reste à faire… règlement au niveau des cliniques privées, médicaments, transfert des malades à l'étranger… une palette qui requiert un «bistouri» pour mettre de l'ordre.