Photo : Makine F. En visite d'inspection et de travail dans la capitale de l'Est, le ministre de la Santé, Saïd Barkat n'a pas mâché ses mots dans une conférence de presse pour qualifier la poursuite de la grève des médecins du secteur public d'«illégale». Tout en révélant qu'il serait disposé à dialoguer avec les grévistes, le ministre a toutefois affirmé que les sanctions annoncées récemment seront irréversibles. Pour lui, le conflit qui oppose son ministère et les grévistes ne relève pas d'une affaire personnelle entre lui et les médecins. «Ce n'est pas une affaire personnelle entre Barkat et les grévistes. Je suis ouvert à tout dialogue mais il est inadmissible qu'une grève perdure durant trois mois. La loi est claire, c'est à la justice de trancher, je la laisse donc faire son travail». Toujours à propos de cette grève, le ministre s'est ensuite attaqué à la « duplicité » de certains professeurs et médecins qui, selon lui, profitent de l'occasion pour appeler à la grève dans le secteur public sans pour autant faire de même lorsqu'ils sont dans les cliniques privées. M. Barkat est revenu aussi sur la grippe porcine et les vaccins. Tout en reconnaissant que les cinq millions de doses de vaccin n'ont pas servi à grand'choses (5 à 6 mille boîtes ont été utilisées), il a précisé néanmoins qu'en suivant les recommandations de l'OMS, une quantité sera rendue et une autre sera gardée en vue de parer à toute menace, surtout pour ce mois d'avril. Concernant les critiques des laboratoires pharmaceutiques qui dénoncent l'utilisation exclusive des médicaments génériques, le ministre a répondu qu'il ne comprend pas « toute cette agitation». « Il y a la même efficacité entre le médicament produit en Europe et le générique. L'Etat veut régulariser le marché et l'économie des médicaments». A ce titre, il a annoncé que les unités algériennes de production pharmaceutique ont couvert depuis le début de l'année en cours 38 % des besoins du pays en médicaments, un taux qui ne dépassait pas 27 % durant les années précédentes. Ce «bond quantitatif a permis à l'Algérie d'économiser quelque 200 millions d'euros sur la facture de médicaments», a ajouté le ministre, soulignant que les mesures prises par son département pour que les producteurs se consacrent uniquement, au bout d'un délai d'une année, à la production des médicaments génériques, a «fini par donner des résultats positifs». Il est temps, a dit le ministre, de «dépasser la production de paracétamol et d'UPSA» pour «aller vers la fabrication de médicaments plus complexes». L'Etat «continuera de soutenir les investisseurs qui s'impliquent sérieusement dans cette nouvelle ère de promotion de médicaments génériques», a-t-il souligné, affirmant que l'importation de médicaments décroîtra au fur et à mesure de la généralisation de la production de ces médicaments génériques.