Le tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou a entamé lundi les auditions des principaux accusés dans l'affaire du bradage du foncier de la ville de Tizi Ouzou, qui continue de susciter moult commentaires de par l'ampleur des dégâts occasionnés au foncier de la commune et le nombre et la qualité des personnes impliquées dans cette affaire. La quarantaine de prévenus dans cette grosse affaire de dilapidation du patrimoine foncier de la commune du chef-lieu de wilaya est convoquée de ce fait pour répondre aux chefs d'accusation transcrits dans l'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation, dont la lecture aura duré près de deux longues heures, à savoir attributions illégales de terrains, faux et usage de faux, corruption et participation au détournement de deniers publics. Le tribunal a appelé à la barre les principaux mis en cause dans cette affaire de bradage de près de 500 parcelles de terrain, dont l'ancien directeur de l'agence foncière de Tizi Ouzou qui a soutenu devant l'instance judiciaire qu'il n'avait fait que stopper l'entreprise de bradage du foncier communal, qui a débuté bien avant qu'il ne soit nommé directeur de ladite agence, précisant qu'il n'est nullement responsable des faits pour lesquels il est placé sous mandat de dépôt depuis 2006. Les autres prévenus qui se sont succédé à la barre ont tous également rejeté les accusations portés contre eux dans cette affaire, usant d'arguments qu'apprécieront les membres du jury à la fin de ce procès qui risque de trop durer, vu le nombre important de prévenus, de victimes et de témoins qui s'élèvent en tout à 240 personnes. En effet, outre les 41 prévenus, le tribunal devrait écouter les versions d'une cinquantaine de victimes qui se sont constituées partie civile et pas moins de 150 autres personnes invitées à témoigner sur cette affaire de dilapidation du foncier de la commune du chef-lieu de wilaya, où même des espaces verts et autres carrefours avaient été attribués illégalement à des particuliers jouissant de connaissances et autres passe-droits par le P/APC de Tizi Ouzou de l'époque, qui a fui le territoire national depuis l'éclatement de cette grave affaire et qui ne s'est pas présenté par deux fois au procès. Les auditions se sont poursuivies hier avec d'autres mis en cause dans ce scandale qui avait éclaté au mois de juin 2002, date à laquelle une enquête menée par les services de sécurité, à la demande du wali de Tizi Ouzou qui avait relevé de graves anomalies dans la gestion du foncier de la commune du chef-lieu de wilaya, où plusieurs terrains avaient été attribués à une personne qui a eu recours à des prête-nom, vente d'un même terrain à plusieurs personnes et de tant d'autres graves anomalies ayant abouti à l'achèvement de la majorité du foncier de la commune, où il ne reste pratiquement aucune parcelle de terrain susceptible d'accueillir les projets de développement. Durant cette période, pas moins de 500 lots de terrain avaient été attribués illégalement et au détriment des lois régissant ce genre de transactions. L'ancien maire de la commune de Tizi Ouzou est en tête des personnes mises en cause dans cette affaire de bradage du foncier, en compagnie d'un notaire et de deux anciens directeurs de l'agence foncière. Ces deux derniers et le comptable principal de cette agence avaient été interpellés et écroués au mois d'avril 2006. Les principaux accusés dans cette affaire encourent de lourdes peines, si le tribunal les reconnaît coupables des chefs d'accusation pour lesquels ils sont poursuivis.