Trois canulars, et pas des moindres, ont figuré dans notre édition du 1er avril. Les lecteurs avertis ont certainement tiqué en apprenant que la Fifa a tranché dans l'affaire du caillassage du bus des Verts au Caire en infligeant une terrible sanction à l'Egypte : priver les Pharaons de deux éditions successives de la coupe du monde de football, au cas où ils viendraient à être qualifiés au tournoi. Les lecteurs conviendront d'eux-mêmes que, malgré la gravité de ce qui s'est passé dans la capitale égyptienne à quelques heures du match de qualification au Mondial 2010, l'instance dirigeante du football mondial ne saurait infliger pareil châtiment à l'Egypte. L'autre canular, c'est la (fausse) reprise du calendrier de vaccination contre la grippe A. Là aussi, l'information a de quoi faire douter nos lecteurs qui savent que la pandémie annoncée a été finalement une fumisterie organisée par les multinationales du médicament avec la complicité de quelques experts internationaux pas trop indépendants. Prétendre lancer une seconde campagne de vaccination contre la grippe porcine alors que la première opération a été un échec retentissant, c'est comme qui dirait faire prendre au lecteur des vessies pour des lanternes. Mais la plus grosse blague a été imaginée par nos confrères de la rubrique culturelle qui ont annoncé le rachat de la chaîne Nessma TV par la chanteuse nationale Fella Ababsa. On sait l'artiste très friande de talk-shows télévisés – et c'est tout naturel pour sa carrière – mais pas riche au point de se permettre le fleuron de l'audiovisuel maghrébin. Passe pour l'achat de quelques actions, idem pour avoir été demandée en mariage par l'élégant Fawaz, mais se payer une participation à hauteur de 92% du capital de la chaîne privée, c'est prendre la petite Ababsa pour l'héritière de Crésus. C'est ce qu'ont cru, très sérieusement, les dirigeants de la chaîne qui, loin de se douter qu'il s'agit d'un simple canular d'avril, ont tenu à démentir toute transaction concernant Nessma TV. Cela étant, le 1er avril ne passe jamais sans que la presse ne piège ses lecteurs par le biais d'informations farfelues et de bobards qui, bien souvent, sont difficilement perçus comme tels. Ainsi va la tradition que les titres de la presse nationale perpétuent chacun à sa façon.