Il doit être drôlement gâté cet enfant. Sous-entendu, vous allez en faire un enfant égoïste et surprotégé. Un jugement que vous vous empressez de balayer d'un revers de main. Reste qu'un enfant unique doit être l'objet de certaines précautions. A vous de jouer ! De l'avis de spécialistes, la différence la plus importante entre un enfant unique et des enfants de fratrie, c'est l'absence d'expérience de la rivalité. Elle est très importante pour le développement de l'enfant, car à travers elle, il apprend les jeux sociaux. En réalité, votre enfant n'est «unique» qu'à la maison. A la crèche puis à l'école, il réalise bien vite qu'il n'est pas le centre du monde. Montrez-lui rapidement que c'est la même chose chez vous. Certes, votre enfant jouit d'un amour sans rival. Pas de frère et sœur avec qui partager, pas besoin d'attendre pour avoir un câlin, lire un livre ou choisir le dessin animé. Imposez quand même des limites. Oui vous l'aimez, mais vous avez aussi une vie, des obligations et des loisirs. Surtout pas seul avec papa maman. Les enfants uniques «se retrouvent souvent seuls» après l'école ou le week-end. Une situation qui peut devenir pesante car il a besoin de se mesurer à autrui pour grandir, pour développer sa créativité, son agressivité. Invitez donc des copains (copines) à partager des après-midi, des cousins à passer le week-end à la maison, ouvrez régulièrement votre cercle familial à l'extérieur. Votre petit(e) chéri(e) fera ainsi l'expérience de la vie en société. Laissez-lui son insouciance d'enfant ! Rappel valable pour tous, mais un peu plus pour votre enfant unique : tenez-le à l'écart de vos soucis et de vos histoires d'adultes, vous ne feriez que faire peser une charge morale supplémentaire sur ses jeunes épaules. De même, résistez à la tentation, très forte, de le surprotéger. Au contraire, apprenez-lui à être autonome. Confiez lui des petites tâches en rapport avec son âge. Faites-lui confiance, vous l'aiderez ainsi à affronter des situations nouvelles sans angoisse. Quels parents ne souhaitent pas le meilleur pour leurs enfants ? Et c'est bien légitime. N'en rajoutez pas, sans frère ou sœur pour partager le fardeau de vos attentes, vous risqueriez de le déstabiliser et de le terrifier à l'idée de vous décevoir. Il est unique, oui, mais il n'a pas à être parfait. N'hésitez pas à lui dire et à lui répéter !