Les membres de la délégation des activistes sahraouis des droits de l'homme n'y ont pas été de main morte dans leur dénonciation des méthodes inhumaines et autres procédés de répression où excelle le régime marocain à l'encontre du peuple de la Rasd. A l'occasion d'une rencontre-débat avec les représentants des médias algériens hier à la maison de la presse, les membres de la délégation sus-évoquée annoncent d'entrée la couleur. «Le régime marocain nous a habitués aux dépassements», affirme de prime abord M. Naâma Al Asfari, militant des droits de l'homme de la République du Sahara occidental. «La question du Sahara occidental est un problème de décolonisation», poursuit le même conférencier. Il ne manquera pas de mettre l'accent sur le fait que toutes les manifestations se déclarant au grand jour dans les territoires occupés ont toutes comme objectif commun «la libération de la Rasd du joug marocain». Le conférencier n'omet pas en outre de préciser qu'il s'agit d'une revendication remontant à 1966. C'est à partir de cette date en effet que les visées expansionnistes du Makhzen et son ambition d'annexer le Sahara occidental comme une partie intégrante de son territoire ont été mises en action. A ce jour, le Maroc ne veut pas lâcher prise et son entêtement en la matière s'inscrit a contrario de la notion du droit international, notamment les résolutions de l'Onu offrant au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination. «Le Maroc est malheureusement soutenu dans sa proposition par certains pays occidentaux», soutient de son côté Mohamed Dedèche, un autre militant des droits de l'homme de la Rasd . Ce dernier cite nommément la France, un des pays qui «a joué un grand rôle dans la colonisation». «Le soutien qu'apporte la France au Maroc remonte à 1975» déclare le militant Mohamed Dedèche. Par ailleurs, la délégation des activistes sahraouis a d'abord effectué une visite dans les camps de réfugiés sahraouis avant d'arriver hier à Alger où les membres de cette délégation ont été reçus par le président des relations internationale siégeant au Sénat. Le constat qu'ils font de leur visite des camps de réfugiés traduit l'idée selon laquelle les Sahraouis évoluant en ces endroits font front uni autour du Polisario. Cela en dépit de la propagande mise en action par le régime marocain qui est parvenu, regrette M. Dedech à «instrumentaliser même les médias arabes d'Orient pour les rallier à sa cause». Cela dit, «les pays arabes ne soutiennent pas tous la cause du Sahara occidental», déplore encore le même conférencier. Ce dernier regrette en effet que «beaucoup de pays arabes voient d'un mauvais œil le Front Polisario qu'ils considèrent comme une organisation marxiste n'arrangeant pas leurs intérêts», fait savoir amèrement Mohamed Dedèche. Il soutient que l'éventualité de l'arrestation de tous les membres de la délégation des droits de l'homme dont il fait partie par les services de sécurité marocains n'est pas exclue et ce, dès leur retour aujourd'hui au Sahara occidental. L'on compte quelque 54 détenus sahraouis qui croupissent dans les 9 prisons marocaines.