Les comités algérien et nigérian de solidarité avec le peuple sahraoui se sont mis d'accord, hier, pour se rencontrer dans la dernière semaine du mois de février prochain afin de coordonner leurs actions de solidarité dans le pays de Mandela où se déroulera cette année la plus grande manifestation sportive de la planète. Le Président du Comité national de solidarité Avec le peuple sahraoui (Cnaspas), Mahrez Lamari, a déjà quelques idées en tête (expositions de photos, conférences, drapeaux sahraouis dans les tribunes des stades,…) pour préparer ce grand rendez-vous. A cet effet, la rencontre des représentants des comités a eu lieu au siège du Cnaspas, dès le retour des membres de la délégation nigériane des camps des réfugiés sahraouis. Ils ont effectué cette visite après avoir participé à la conférence internationale des villes jumelées solidaires qui s'est déroulée au début de la semaine passée à l'hôtel Safir Mazafran. Le porte-parole du mouvement nigérian de solidarité avec la RASD, Oney Lakemfa, et le vice-président du Syndicat des travailleurs du Nigeria, Nuro Toro, ont remercié l'Algérie pour l'accueil des réfugiés sahraouis. «Quoique ce n'est pas surprenant pour le pays qui connaît la valeur de l'indépendance et qui a vraiment soutenu Nelson Mandela dans son combat contre l'apartheid, selon son propre témoignage contenu dans un livre», rappelle le porte-parole du mouvement nigérian de solidarité avec la RASD affirmant aussi que «si les pays africains fournissaient 5% des efforts faits par l'Algérie en faveur de la question sahraouie, le peuple sahraoui aurait déjà obtenu son indépendance». Il est temps d'agir, dira-t-il, «car si on ne fait pas quelque chose, la communauté internationale-qui ne s'intéresse qu'aux questions liés aux intérêts des grandes puissances-oubliera la question sahraouie». M. Nuro Toro reste convaincu que «la révolution algérienne qui a servi d'exemple aux causes africaines continue de l'être pour la cause sahraouie». Le représentant du comité nigérian de solidarité avec la RASD et des cinq millions de travailleurs nigérians réclame la libération des sept militants des droits de l'homme sahraouis (Ali Salem Tamek, Brahim Dahane, Ahmed Naceri, Idagja lachgare, Salah Loubihi Yahdith Ettarouzi Rachid Seghayer) arrêtés, en octobre, à l'aéroport de Casablanca détenus dans des prisons marocaines. Il menace d'organiser une grande manifestation devant l'ambassade marocaine à Abuja, si Rabat ne les relâche pas dans les plus brefs délais. Car, pour lui, «le soutien à n'importe quelle cause juste est un soutien aux valeurs humaines». La situation humanitaire, revenue sur le devant de la scène mondiale à la faveur du «combat non violent» de Aminatou Haydar, la «Ghandi sahraouie», s'est aggravée en raison de la répression systématique des forces d'occupation marocaine et des violations massives. Un cas parmi les nombreuses victimes : Idagja Lachgare souffre de plusieurs maladies contractées à la suite d'une «disparition forcée» dix ans durant. Le président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz, a de ce fait attiré, mardi dernier, l'attention du SG de l'ONU, Ban Ki-moon sur sa situation. Cette détenue politique sahraouie «vit des conditions de détention inhumaines dans une cellule individuelle sous haute surveillance, interdite de tout contact avec le monde extérieur, de moyens de communication et privée de son droit aux soins médicaux et à la nourriture», a-t-il souligné dans sa correspondance. Le président sahraoui a par ailleurs rappelé «la vague de répression à travers les interpellations massives, les procès factices, la confiscation des papiers d'activistes des droits de l'homme tout en les empêchant de voyager à l'étranger et l'expulsion illégale et l'expatriation forcée de la militante Aminatou Hayder» qui est actuellement dans une situation «similaire à une assignation à résidence».