«La communication face au terrorisme». Ce thème inscrit à l'ordre du jour d'une conférence de presse animée hier au Centre d'études stratégiques du quotidien arabophone Echâab a drainé une pléiade de représentants de médias venus approfondir leurs connaissances dans le traitement de l'information sécuritaire qualifiée par tous comme étant «une arme à double tranchant». Même le secrétaire d'Etat chargé de la communication, Azzedine Mihoubi, se comptait lui aussi parmi l'assistance vu que le thème se rapporte directement au secteur où il est le premier responsable. Le conférencier, Ahmed Adhimi, enseignant universitaire à l'institut de journalisme et colonel à la retraite de l'ANP est remonté d'entrée jusqu'au début des années 1990 pour se poser des questions du genre «comment en sommes nous arrivés à ce qu'une partie d'algériens s'arment contre la République». En d'autres termes, les raisons qui ont plongé l'Algérie dix années durant dans un terrorisme barbare sont méconnues à ce jour, soutient M. Adhimi. «Certes, nous sommes aujourd'hui parvenus à surpasser la période du terrorisme, cependant les causes qui ont provoqué ce fléau ne sont pas encore étudiées», déclare le conférencier. Ce dernier regrette au passage l'inexistence de centres d'étude et de recherche sur le terrorisme. «Rien n'assure que le terrorisme ne sera pas de retour en Algérie à l'avenir du fait que les raisons de cette calamité n'ont pas fait l'objet d'une étude objective et académique», avertit encore l'universitaire Ahmed Adhimi. Ainsi et pour éviter que le scénario des années de feu et de sang qu'a subi l'Algérie durant la décennie 90, le conférencier pose un certain nombre de conditions. Des conditions qui ont un rapport directe avec la communication et les mass-médias. Il est question en ce sens, énumère M. Adhimi, de l'émergence d'une presse d'opinion, de l'ouverture du champ de l'audiovisuel au privé et de la promotion de l'élite pour en faire des symboles exemplaires inspirant les règles de conduite pour la société. Ce n'est qu'une fois ces conditions réunies que l'on peut extraire la notion de violence, de même la doctrine terroriste de l'esprit collectif», a encore insisté le conférencier. Une autre condition s'avère aussi, selon le conférencier, inéluctable, pour éviter qu'il y ait de nouveau la propagation de la violence terroriste dans le pays. Il s'agit, appuie le même orateur, de la création d'une instance qui aura pour mission l'établissement du contenu du prêche du vendredi et ce, partant du principe que ce genre de prêche s'adresse hebdomadairement à quelque 14 millions de citoyens algériens. Cela dit et pour en revenir à l'ouverture du champ de l'audiovisuel, il y a lieu de rappeler que le secrétaire d' Etat chargé de la communication a affirmé cette semaine que cette ouverture ne doit en aucun cas se faire de manière anarchique et dans l'urgence. M. Mihoubi conditionne en effet l'ouverture de l'audiovisuel par l'émergence d'un climat favorable tant au plan économique que social.