Mardi soir, lors du retour à El Ayoun occupé de la délégation menée par M. Dadach, un certain nombre de citoyens Sahraouis et les défenseurs des droits humains ont été blessés à des degrés divers après l'intervention violente des forces de police marocaine, soutenue par une foule de colons marocains. La militante des droits de l'homme et vice-président de l'ASVDH, Mme Djimi El-Ghalia, ancienne disparue Sahraouie, était sur place et témoigne des faits. Celle-ci accompagnait Mme Ismaili Fatimatou, épouse de Mr Sidi Med Dadach, président CODAPSO, comite de défense de l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental. Elles attendaient avec d'autres l'arrivée de la délégation des défenseurs Sahraouis de droits de l'homme à leur retour d'une visite aux camps de réfugiés Sahraouis, lorsque des centaines de personnes marocaines sont arrivées, brandissant des drapeaux marocains et scandant des slogans racistes. Alors qu'elle avait ressenti le danger, Mme Djimi El-Ghalia a demandé en français de l'aide à un agent de la MINURSO qui stationnait là. Ce dernier a indiqué qu'il ne comprenait pas le français. A la même demande d'aide formulée en anglais, l'agent a répondu qu'« il n'était pas d'ici », que la question ne le concernait pas . Il n'est donc pas intervenu pour protéger ces femmes. Selon Mme Djimi El-Ghalia, la plupart des agresseurs, dont certains étaient habillés de vêtements traditionnels Sahraouis, étaient des colons marocains. Il semble qu'ils étaient sous le commandement des deux officiers Abdul Aziz Anoush et Khalid Baraka. À l'intérieur de l'aéroport, les employés ont retardé pendant plus d'une heure la livraison des bagages de tous les membres de la délégation. Cet acte a été compris comme une tentative de faire sortir les militants de l'aéroport avec l'assurance qu'il n'y aurait plus d'autres témoins que ceux triés et « autorisés ». Une fois hors de l'aéroport, les militants ont été frappés à coups de bâton, ils ont reçu des jets de pierre, des crachats. Des insultes à caractère sexuel ont été lancées contre Sultana Khaya. Les jets de pierre sur les voitures des familles Sahraouies ont continué à la sortie de l'aéroport sur la route officielle. La présence des forces de police marocaine était très importante et très visible sur la route d'accès au quartier ERAK où se trouve la maison de Mohamed Daddach. L'ensemble du quartier était sous haute surveillance, empêchant la libre circulation des citoyens Sahraouis. Une manifestation de sympathisants et d'ami de Dadach a été violement dispersée par la police marocaine.