Si la justice algérienne avait été visée, dès le début des années 2000, par une réforme globale qui est toujours de vigueur, les institutions de sécurité de la République, qui sont la DGSN et la Gendarmerie nationale, n'ont pas été laissées en marge du développement multisectoriel engagé sous l'égide du président Bouteflika depuis son accession à la magistrature suprême. Ce qui n'était d'ailleurs que justice rendue et une reconnaissance des efforts fournis autant par les policiers que par les gendarmes, auxquels il faudrait ajouter les éléments de l'ANP qui se sont engagés dans la lutte antiterroriste durant la décennie 90. «Toutes les forces de sécurité dont dispose le pays se sont mobilisées durant la décennie 90 pour atteindre l'objectif de l'éradication du terrorisme», nous dira le commandant Abdelahamid Kerroud du commandement de la Gendarmerie nationale. Ce qu'une fois cet objectif consacré qu'il y a eu rétablissement de la paix civile de manière beaucoup plus papable à partir des années 2000 que la nécessité d'un développement des institutions de sécurité s'est imposée en tant qu'action élémentaire, nous expliquera le même officier supérieur de la Gendarmerie nationale. Ainsi, et pour ce qui est de cette corporation, la consolidation de ses capacités a constitué cette option retenue par le ministère de la Défense nationale (MDN) sur la base d'une orientation recommandée par le président Bouteflika du temps du son premier mandat. Une option qui a été vite mise à exécution dans le cadre d'un plan de développement initié en 2001 au profit de la Gendarmerie nationale visant, selon le commandant Kerroud, «à s'adapter aux différentes évolutions de la société et à répondre à ses besoins». Le développement de la gendarmerie depuis 2001 Les efforts de développement consentis par la gendarmerie ont porté essentiellement sur deux volets distincts. Il s'agit, pour le premier, de doter cette corporation de nouvelles infrastructures tout aussi utiles les unes que les autres pour l'accomplissement de ses missions. Le commandant Kerroud citera d'ailleurs quelques-unes de ces infrastructures, comme le nouvel Institut de criminologie de Bouchaoui et l'Ecole de la police judiciaire de Zéralda. Il n'omettra pas non plus de faire part de la création de nouvelles unités à différents niveaux, central, régional et local. Ce qui a abouti d'ailleurs à un renforcement de la présence des éléments de la gendarmerie à travers le territoire, ce dont atteste à juste titre le taux de couverture sécuritaire répertorié pour l'année 2009 et qui étais de l'ordre de 88%. Toujours pour ce qui est du volet lié au développement des infrastructures, la Gendarmerie nationale procédera à l'équipement de celle-ci d'appareillages de haute technologie favorisant l'émergence de preuves scientifiques dans ses opérations d'investigation et de lutte contre la criminalité sous toutes ses formes. Le second volet inclus dans le cadre du plan de développement de la gendarmerie a porté quant à lui sur l'élément humain. Dans cette optique, il a été décidé d'une campagne de recrutement massif de jeunes diplômés universitaires qui ont d'abord fait l'objet d'une formation de base avant de rejoindre la vie professionnelle à caractère paramilitaire. En parlant de la formation, les chiffres communiqués par la cellule de communication de la Gendarmerie nationale font état de 14 000 éléments qui sont mobilisés dans le cadre de cette dynamique que le commandant de l'institution tient à pérenniser dans le temps. Le nombre global de l'effectif de la Gendarmerie nationale s'élève à quelque 90 000 éléments, selon des sources fiables. Les engagements du défunt Ali Tounsi De son côté, la Direction générale de la Sûreté nationale a également entrepris sa mue au début des années 2000 dans le cadre d'une stratégie de développement visant l'organisation de ses rangs, une formation mieux adaptée de ses éléments, en sus d'un rapprochement le plus possible du citoyen dans le sillage d'une politique de proximité qui a été bénéfique en termes de lutte contre les différentes formes de criminalité. Le défunt Ali Tounsi avait maintes fois réitéré son engagement à revoir les conditions socioprofessionnelles des éléments de la DGNS en vue de leur amélioration. Il s'est fait également sienne cette obligation d'humaniser les rangs de la police afin que celle-ci puisse refléter une meilleure image au regard de la société. Il va sans dire que la police algérienne n'a par ailleurs rien à envier à celles des pays développés en termes d'acquisition de moyens et d'équipements de haute technologie, entre autres le test ADN et les différentes dotations dont a fait l'objet le laboratoire de la police scientifique.