C'est l'un des secteurs qui a requis d'entrée une attention particulière de la part du président de la République. Il s'agit du domaine de la justice sur lequel Abdelaziz Bouteflika avait misé sur l'urgence d'une réforme radicale, dès son premier mandat en 1999. Le chef de l'Etat s'est attelé depuis à perfectionner le fonctionnement de la justice algérienne par le biais d'efforts de modernisation tous azimuts. La réforme du secteur judiciaire est cette révolution qui a déjà dix ans d'âge mais qui est aussi projetée dans l'avenir, à court et moyen termes notamment. Augmentation des infrastructures et création de nouveaux pôles judicaires, acquisition de technologies ultramodernes qui ont contribué, entre autres, à la mise en place d'un réseau reliant toute les juridictions du pays à leur tutelle, mise en branle d'un programme de formation continu valable à ce jour au profit de magistrats et autres auxiliaires de la justice dont le statut a été par ailleurs mieux élaboré (tel celui des huissiers) et enfin confection d'un arsenal juridique comme jamais l'Algérie n'en a disposé en l'espace d'un décennie. Des textes de lois versant pour certains dans la répression au sens dur du terme du crime organisé, à l'exemple de ceux traitant de la lutte contre la corruption adoptés en 2006. Le traitement par la justice algérienne des affaires de corruption s'est traduit depuis l'entrée en vigueur de cette loi par la condamnation de plus de 5000 personnes en trois ans, soit jusqu'à 2009. De plus, dans le sillage de la réforme, le système judiciaire s'est vu insuffler une nouvelle dynamique où il est question de réinsertion sociale des détenus, de reconversion de peines en travaux d'intérêt générale et d'un rapprochement de la justice du citoyen. Nombreux sont par ailleurs les experts juridiques algériens qui ont été consultés, voire mobilisés, dans le cadre de la mise en action de la réforme de la justice. Il suffirait peut-être d'évoquer l'un des noms les plus connus auprès de l'opinion, en l'occurrence le Pr Issaâd, auteur des fameux rapports établis en 2000 pour revoir le fonctionnement de l'appareil juridique. Ce qui s'est fait en outre pour redorer le blason de la justice algérienne a été par ailleurs approuvé et appuyé par de nombreux pays partenaires et amis de l'Algérie, de même que le groupement régional le plus influent sur la scène infranationale. En ce sens, beaucoup de pays arabes se sont inspirés des contenus des lois algériennes pour perfectionner les leurs, l'Union européenne pour sa part avait soutenu d'un apport financier de l'ordre de 17 millions d'euros le chantier de réforme de la justice, tandis que les responsables américains ont paraphé récemment avec le département de Tayeb Belaïz un accord de coopération portant sur une lutte plus efficace contre le terrorisme.