Quelque dix années dans la vie d'un pays sont une période relativement courte pour que les germes semés fécondent l'ensemble des percées, voulues et attendues. Ce qui importe, en vérité, c'est que soient solidement posés, et cela a incontestablement été le cas, les fondements nécessaires aux avancées qualitatives qui ancreront durablement l'Algérie dans la modernité et lui garantiront le devenir de progrès et de prospérité que les Algériens sont en droit d'attendre. Il reste que cet objectif à long terme se heurte à certaines pesanteurs et à ce que l'on pourrait qualifier d'urgence de l'heure. Cette problématique, déjà complexe en soi, a été exacerbée par la crise financière mondiale qui a obéré les perspectives socioéconomiques de millions de personnes. C'est donc dire combien, du fait précisément de l'urgence, s'impose une politique économique rigoureuse, ayant prise sur les pesantes réalités et en phase avec les attentes légitimes des citoyens. C'est ce pari là sur l'avenir de l'Algérie, qu'il ne concevait déjà que fière, sûre d'elle et en paix avec elle-même – pari pouvant légitimement apparaître comme insensé au vu de l'état des lieux – que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, homme totalement voué à son pays, aussi loin qu'on s'en souvienne, n'avait pourtant pas hésité à prendre un certain avril 1999. Pour incertain qu'ait été ce pari sur l'avenir, seul un homme d'exception comme Abdelaziz Bouteflika pouvait relever ce défi et le remporter, alors que le contexte de l'époque et les heures sombres qui obéraient toute perspective de sortie de crise avaient de quoi faire reculer les plus déterminés et décourager les meilleures volontés puisque son assainissement et l'émergence d'une nouvelle donne relevaient purement et simplement d'une gageure. Comment dès lors ne pas reconnaître que les deux mandats présidentiels du président Abdelaziz Bouteflika ont été jalonnés de réalisations d'importance, dont certaines de portée réellement historique, lesquelles ont permis à l'Algérie exsangue de la fin des années 1990 de renouer, d'abord avec la vie sans la sauvegarde de laquelle rien n'est possible, puis avec la consolidation de la paix et les vertus retrouvées de la réconciliation et de la tolérance et, enfin, avec l'espoir d'un devenir meilleur pour un pays et un peuple qui avaient été brutalement happés par une tourmente sans équivalent dans l'histoire contemporaine et qui avaient été fouaillés et violentés dans ce qu'ils avaient de plus précieux ? Digne fils de cette Algérie à laquelle il est viscéralement et inexorablement attaché, homme d'engagement, de conviction et d'abnégation, personnalité politique talentueuse à la réputation bien établie au plan national et international, le président Abdelaziz Bouteflika était, et demeure, sans conteste l'homme de la situation, celui qui, contre vents et marées, a tenu les engagements pris depuis son élection à la magistrature suprême du pays. De fait, comment ne pas reconnaître que seule une personne ayant connu un destin hors du commun pouvait relever un défi majeur : celui du renouveau de l'Algérie. N'a-t-il pas, au demeurant, réussi là ou beaucoup auraient essuyé de cinglants et cuisants échecs et auraient, par leur manque de stature et de clairvoyance, hypothéqué le futur de l'Algérie dont la projection dans la modernité et l'universalité, en symbiose intime avec ce qui fonde la précieuse personnalité algérienne, restera comme l'un des plus grands et des plus significatifs accomplissements de Abdelaziz Bouteflika ? De fait, sous son leadership, patiné par une expérience de la vie et des hommes quasi inégalée, l'Algérie a pu, au cours du premier mandat du chef de l'Etat, renouer avec la paix, accomplir une salutaire réconciliation, restaurer image de marque et prestige, tous deux profondément ternis par une décennie rouge de violence portée à son paroxysme par de monstrueuses déviances religieuses d'un autre temps, et retrouver une crédibilité, jusque-là fortement écornée, voire carrément perdue. Un développement national multiforme Le deuxième mandat du président Bouteflika a, lui, porté sur l'accélération des réformes économiques, soutenues par un ambitieux programme de soutien à la croissance économique et l'émergence de nombreux et vastes chantiers. C'est ainsi que le chef de l'Etat s'est systématiquement employé à asseoir un développement national multiforme, ainsi que l'attestent les réalisations d'envergure dans des domaines cruciaux, tels ceux des infrastructures et des routes, de la connaissance, de l'éducation, de la formation et du savoir, de la santé, de l'habitat, lesquels ont induit des progrès tangibles en des domaines ou perduraient de lancinants problèmes, entre autres ceux du chômage, de la crise du logement et de programmes d'enseignements sans prise sur la modernité et les formidables avancées induites par la mondialisation. Cette vision globale a favorisé de prodigieuses avancées dans des sphères cruciales, telles la protection et la promotion des droits de l'homme, la promotion de la femme, qui aura été concernée par des percées inédites que seul un visionnaire de la trempe de Abdelaziz Bouteflika pouvait réaliser, la protection des catégories les plus vulnérables de la population – dont l'enfance, les personnes âgées et celles handicapées –, les réformes de l'Etat, de l'éducation et de la justice, l'adaptation du dispositif législatif, qui a plus particulièrement porté sur le code de la famille, renforçant les droits de la femme, un élargissement du champ de la nationalité... La deuxième économie africaine Au plan économique, l'Algérie s'est affirmée comme puissance émergente et constitue la deuxième économie africaine. Cette vision d'un pays fort et respecté, au leadership avéré dans les sphères géopolitiques qui sont les siennes, mais aussi au-delà, s'est notamment arrimée au socle qui fonde les économies modernes et en garantit l'efficacité, à savoir la performance et la compétitivité, ainsi qu'une diversification de l'activité économique afin de s'extraire durablement de la dépendance aux ressources énergétiques. C'est ainsi que le chef de l'Etat a particulièrement veillé à l'élargissement du spectre de la production de richesses autres que l'or noir, en encourageant l'investissement dans tous les secteurs productifs, tels l'agriculture, les industries diverses, et en focalisant l'attention sur des créneaux porteurs et d'avenir, tels les services et les autres sources d'énergie. Cette mutation systémique a aussi permis l'émergence d'un secteur privé fort, qui s'est affirmé comme acteur incontournable dans l'économie nationale. Au cours des dernières années, quelque 200 milliards de dollars ont été investis dans le cadre du processus de modernisation des infrastructures à l'échelle nationale. Qu'il suffise pour cela de se reporter aux réalisations d'envergure que constituent l'achèvement du métro d'Alger, les nouvelles autoroutes, les usines de dessalement et autres grands ouvrages... Le président Bouteflika a, par ailleurs, résolument œuvré à extraire l'économie nationale du cadre exigu qui était le sien jusque-là et à la projeter dans la sphère des échanges commerciaux mondiaux. A cet égard, le processus d'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce, qui favorisera l'insertion de l'Algérie dans l'économie globalisée, est mené conformément aux intérêts nationaux car, pour l'Algérie, il importe au premier chef de tirer les enseignements qui s'imposent de certains processus d'adhésion bâclés qui ont valu aux pays concernés moult déboires et autres amers désenchantements et de se donner les moyens, par cette adhésion, de tirer parti des avantages qu'offre le système commercial multilatéral. L'Algérie jouit, depuis l'an 2000, d'une croissance économique moyenne, hors hydrocarbures, de l'ordre de 5%. Ces performances ont été obtenues grâce a la mise en œuvre des projets porteurs inscrits dans les programmes de développement, notamment le programme quinquennal de soutien à la croissance économique et ceux, complémentaires, initiés en faveur des wilayas du Sud et des Hauts Plateaux afin de tenir compte des contextes particuliers respectifs de ces importantes régions et de les mettre réellement à niveau. Le vert de l'espoir D'autres motifs de satisfaction découlent de nombreux indicateurs solidement arrimés au vert de l'espoir, tels ceux de la baisse de 60% de la dette extérieure – de l'ordre de 623 millions de dollars début 2008, contre 33 milliards en 1997 –, et qui a été réduite en quelques années à moins de 1% du PIB, de la stabilité de sa monnaie et d'une balance commerciale positive, de réserves de change ayant atteint, courant 2008, 133,235 milliards de dollars, de l'amélioration régulière de la situation de l'emploi et de la significative résorption du taux de chômage (11,8% de la population active en 2007). S'agissant plus particulièrement de la politique de désendettement résolument mise en œuvre par le président Abdelaziz Bouteflika – qui fut soumise à négociations et à approbation des partenaires concernés, il est important de le rappeler –, cette décision, notable du fait de sa rareté, a représenté une mesure de portée réellement stratégique puisqu'elle a eu pour retombées bénéfiques la réduction substantielle du service de la dette – ce dernier ayant été ramené à moins de 3% des exportations des biens et services –, le renforcement de la stature de partenaire économique de l'Algérie, ainsi que la garantie d'une significative sécurité financière. L'inflation, quant à elle, demeure circonscrite dans des limites jugées acceptables par les experts. Ainsi, pour la période 2000-2007, ce taux a été de 2,46%, dans un contexte plus particulièrement marqué par des engagements financiers conséquents rendus nécessaires par la mise en œuvre de la politique d'investissement et par la flambée des prix des produits alimentaires de base au plan mondial. Comment, à cet égard, ne pas saluer la clairvoyance du président Abdelaziz Bouteflika qui a épargné au peuple algérien les affres endurées par d'autres populations, dont certaines voisines de l'Algérie, précipitées dans des émeutes dites de la faim d'un autre âge du fait du terrible défi alimentaire provoqué par la flambée des prix alimentaires et qui avait dangereusement menacé les conquêtes difficilement obtenues en matière de progrès social, voire la stabilité politique même des pays concernés. La mobilisation inédite de fonds publics pour booster le développement et la progression du produit intérieur brut par habitant, qui est passé de 1600 dollars en 1999 à près de 4000 dollars en 2007, constituent aussi des pierres blanches qui ont pavé la voie du changement promis. Par ailleurs, alors qu'en 1999 l'Algérie peinait à attirer les investissements étrangers directs, qui se chiffraient en dizaines de millions de dollars seulement, en 2007, ces apports ont été de l'ordre de quelque 40 milliards de dollars, attestant de l'attractivité de l'économie nationale et de la pertinence de la doctrine du chef de l'Etat au plan économique. Une croissance durable De fait, cette vision a permis la pérennisation des grands équilibres économiques et sécurisé une croissance durable. A cet égard, comment ne pas reconnaître, alors que s'achève la mise en œuvre du programme de consolidation de la croissance, que l'Algérie peut désormais compter sur un cadre macroéconomique et une donne économique et financière sains et annonciateurs de perspectives socioéconomiques réelles. A preuve, le fait que le Fonds monétaire international, en une conjoncture particulièrement adverse, ait récemment crédité la situation économique et financière de l'Algérie d'un bulletin de bonne santé. Cet important organisme multilatéral s'est, en effet, félicité du cadre macroéconomique mis en place par l'Algérie, ainsi que des performances économiques des dernières années. Il a, en outre, apprécié positivement le fait que la croissance hors hydrocarbures se soit accélérée, que l'emploi se soit accru et que les pressions inflationnistes aient pu être contrôlées. Cet organe du système de Bretton Woods note, par ailleurs, que la situation budgétaire algérienne est demeurée forte et relève la pertinence du programme d'investissements. Pour qui connaît sa rigueur et ses exigences, il était manifeste que le président Abdelaziz Bouteflika n'allait pas se reposer sur ses lauriers, au demeurant amplement mérités, mais qu'il allait procéder aux bilans nécessaires, en tirer les enseignements qui s'imposent et apporter personnellement les ajustements et les affinements nécessaires afin d'optimiser la démarche présidentielle au plan socioéconomique. Un bilan sans complaisance C'est, au demeurant, sur la base d'un bilan sans complaisance, d'abord dressé avec lucidité et courage par le président Abdelaziz Bouteflika lui-même que les problèmes ont été identifiés, tout autant que les corrections nécessaires décidées. La redéfinition d'un cadre novateur pour les investissements nationaux et étrangers, afin de s'assurer que ces derniers ne soient pas seulement mus par une logique mercantile et participent à l'effort de développement du pays, l'approche retenue pour le foncier, pour ne citer que ces mesures, vont dans le sens d'une démarche visant à préserver les intérêts nationaux d'abord. Par ailleurs, la crise financière, sans précédent depuis 1929, qui continue d'ébranler nombre de pays, y compris parmi les plus développés, et qui a mis à nu les problèmes rédhibitoires du capitalisme a donné raison au chef de l'Etat qui, à plusieurs reprises, avait mis en garde contre les effets pervers du libéralisme économique et avait fait état d'une détermination remarquable pour que les dividendes du progrès profitent à tous et pour que le programme quinquennal 2009-2014 intègre l'ensemble des exigences d'insertion, de partage, de promotion et de justice sociale qui lui tiennent à cœur. Cette crise financière démontre en fait que le système néolibéral a fini par être victime de ses tares rédhibitoires tant il était évident que le marché à lui seul ne pouvait s'autoréguler et que l'intervention de l'état restait incontournable. De fait, les fervents adeptes du libéralisme n'ont-ils pas été contraints de recourir aux Etats afin de recapitaliser et de renflouer les établissements financiers en difficulté ? Etats-Unis d'Amérique, Allemagne, France, pour ne citer que ces pays, ont dû revenir sur nombre de certitudes durablement ancrées au plan économique. Le chef de l'Etat a, ainsi, été conforté dans ses choix et convictions et, à l'heure où au plan mondial une réflexion est menée sur les dérives et autres failles d'un libéralisme sans freins et où s'impose désormais la redéfinition d'autres règles du jeu et fondamentaux qui garantiraient la régulation du capitalisme financier et reconnaîtraient la pertinence de l'intervention de l'Etat, il convient de se féliciter que l'Algérie n'ait pas pâti outre mesure de cette crise même si, d'évidence, avec la survenance de cette déferlante et de ses effets collatéraux, il importera pour elle de se prémunir et de contrôler comme il se doit les pressions inflationnistes. Une stratégie à long terme Les analystes s'accordent à reconnaître que le fait que l'Algérie ait été épargnée par la crise financière mondiale actuelle est dû à la particularité de la croissance algérienne qui est innervée par les investissements publics et n'a pas, en conséquence, été touchée par les dysfonctionnements de l'environnement financier mondial. Ce résultat a été rendu possible grâce, entre autres, à la cohérence des politiques budgétaire et monétaire, à l'importance des réserves de change engrangées et à la stratégie de désendettement mise en œuvre depuis 2000. Ainsi donc, la vision stratégique à long terme du président Abdelaziz Bouteflika, qui a été à l'origine des décisions récemment prises au plan interne afin d'assainir le secteur crucial de l'économie et de définir précisément l'intervention de l'Etat, est manifestement en phase avec les évolutions mondiales. De surcroît, la pertinence des choix ainsi opérés, dont certains avant même la survenance de la crise financière mondiale, assurent à l'Algérie, et à sa tête le chef de l'Etat, de pouvoir faire entendre sa voix lors des négociations multilatérales programmées afin de définir un système économique et financier combinant tout à la fois les principes de l'économie de marché avec la réaffirmation du rôle de l'Etat. Un destin hors du commun Fort d'un bilan particulièrement étoffé, pavé d'avancées multiformes qui ont permis à l'Algérie, au cours des deux derniers mandats présidentiels, de rompre avec la spirale de la violence prédatrice qui s'était abattue sur elle durant une décennie, ainsi qu'avec la fatalité d'un développement endogène longtemps contrarié, et qui lui a permis de s'affirmer au plan sous-régional, régional et international comme un pays influent, le président Abdelaziz Bouteflika, du fait même de ce bilan parlant, doit poursuivre la tâche colossale consistant, en dépit d'innombrables pesanteurs, à ancrer de façon irréversible l'Algérie dans la modernité et à en faire un pays fort et influent, il en a les atouts et ils sont nombreux, en lequel les Algériens se reconnaîtront, à l'égard duquel ils seront fiers et au développement duquel ils s'emploieront résolument.Un troisième mandat s'impose donc. Il s'agira pour les femmes et les hommes qui ont l'Algérie à cœur de tout faire pour que le président Abdelaziz Bouteflika accepte de poursuivre l'œuvre grandiose entamée en 1999 afin que les pages restant à écrire dans l'histoire de notre grand pays soient commises par un homme qui aura, sa vie durant, idéalisé son pays, au point de lui sacrifier sa jeunesse, et l'aura si bien servi quand l'impérieux appel du devoir s'est fait sentir. Homme de la situation, personnalité reconnue de l'histoire contemporaine, Abdelaziz Bouteflika doit, en ces heures difficiles, répondre à l'appel de la patrie. Il est déjà entré dans l'histoire. Comment ne pas se sentir interpellé par le destin véritablement hors du commun d'un homme qui, à l'orée de sa vie, s'était engagé pour la libération de son pays, puis œuvrera à son rayonnement international et qui, en accédant à la magistrature suprême en 1999, a pu donner la mesure d'un talent inhérent aux hommes ayant indiscutablement marqué leur temps. M. S.