Le secteur de la santé connaît d'énormes retards dans la commune des Issers, à l'est de Boumerdès. Les salles de soins implantées au niveau de certains villages fonctionnent au ralenti et avec des moyens souvent au-dessous des besoins de ce ceux qui sollicitent une prise en charge médicale. Plusieurs villageois parcourent des dizaines de kilomètres pour se faire soigner et se soulager de leurs maux, en raison de l'absence de salles de soins au niveau de leur localité. A titre d'exemple, ceux habitant à Iouanoughen se voient obligés d'aller jusqu'aux établissements sanitaires du chef-lieu pour une simple consultation médicale. Et pour cause, le village n'est pas encore doté d'une unité de soins. Certains responsables justifient cela par le manque d'assiettes. La salle de soins (un petit local) ouverte au début des années 1990 est fermée depuis plusieurs années. Car elle s'est avérée exiguë, et elle ne répond pas aux normes requises par les autorités sanitaires. «Le médecin vient deux fois par semaine et l'infirmier fait la navette entre la salle du village Bouider et celle du village voisin Ghomrassa», nous dira un habitant qui ajoute que le local qui fait office d'unité de soins sera transformé en une antenne administrative incessamment par les autorités locales. Par ailleurs, il est à noter que la salle de soins du village Bouchakour, réalisée au début des années 1990, n'est toujours pas opérationnelle. Elle a été fermée en raison de la dégradation de la situation sécuritaire. Actuellement, elle est squattée par un habitant du village. «L'APC nous a promis de la rouvrir à maintes reprises, mais rien n'est encore fait», s'indigne Amar. Ce genre de manques qui accentue les malheurs des habitants des localités enclavées a été constaté également au niveau du village socialiste agricole Laâbid. Ici, le centre de soin qui y a été construit semble être devenu «une propriété privée, pour reprendre l'expression d'un habitant. Celui-ci note qu'«une partie de la salle d'attente de ladite infrastructure a été transformée par l'infirmier en un garage pour son véhicule». Les habitants de cette commune se plaignent aussi du manque de matériel et de personnel médical au niveau des deux polycliniques du chef-lieu. En sus de l'insuffisance des moyens humains, notamment le personnel paramédical, ces établissements ne sont pas dotés de services de radiologie, d'ambulances et n'assurent pas la garde durant la nuit. Ce qui pénalise les patients qui se voient contraints d'aller à l'EPH de Bordj Menaiel ou d'ailleurs.