Les travaux de réfection des trottoirs vont bon train dans la ville de Tazmalt. Le budget alloué à ce projet par l'APC s'élève à 35 millions de dinars. Toutefois, ce qui ne tourne pas rond dans tout cela, c'est l'omission d'aménager des points d'accessibilité pour les handicapés, qui éprouvent toutes les peines du monde à se déplacer dans cette ville qui leur est hermétique. Les lieux publics deviennent telles des pyramides, impossibles à escalader, sans se faire aider par une tierce personne. Cet état de fait confirme ce que les handicapés serinent lorsqu'il s'agit de leur journée mondiale, fêtée avec faste : «Ils se rappellent de nous durant une journée, pour nous oublier les 364 jours restants.» Approchée pour avoir son avis sur cette situation, Nora Abderrahmani, présidente de l'association des myopathes de la wilaya de Béjaïa, nous livre ses impressions. «L'accessibilité, dit-elle, est un grand problème pour nous les handicapés. L'accès aux lieux publics devient une corvée pour nous. Nous demandons aux autorités de se pencher sur ce problème, afin de le prendre en charge et nous faciliter les déplacements. La ville de Tazmalt doit donner l'exemple en matière d'accessibilité pour les autres villes.» Les handicapés, cette frange importante de notre société, se sentent toujours mal compris et marginalisés. Pour eux, l'Etat ne fait pas grand-chose pour leur garantir une vie décente loin du dénuement. En tout cas, c'est ce qui ressort des différents entretiens que nous avons eus avec ces «mal-aimés».