Dans tous les chapitres dont l'Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa a la prérogative d'alimenter en crédits sur budget de wilaya, celui relatif aux aides aux communes, n'a cessé de susciter le plus de polémique, parce qu'étant le plus sensible. C'est la session extraordinaire de l'APW, qui a repris lundi dernier, après une suspension d'une semaine, qui a invité une nouvelle fois à le vérifier. L'adoption de ce chapitre 979 a eu lieu sans la participation des élus du RCD, FLN et des indépendants qui se sont abstenus de voter pour signifier leur opposition à une répartition contestée, y compris par leurs représentants siégeant dans la commission concernée (économie et finances) que préside le FFS. Doté de près de 165 millions de dinars, le « 979 » a profité pour les 52 communes de la wilaya sans distinction, et avec des niveaux d'aides qui vont de 3,9 millions de dinars (Kherrata, Kendira) à 2 millions de dinars (Tamrijt). Pour répondre aux accusations de disparités, le président de la commission, M. Khoufache, a expliqué que les répartitions se sont basées sur les propositions formulées par les APC. L'intégration de la commune de Béjaïa n'a pas été du goût de certains élus qui ont souligné l'aisance financière de celle-ci qui dispose « d'un budget supérieur à celui de la wilaya ». « N'est-il pas plus judicieux d'accorder l'avantage à une commune pauvre ? », s'est interrogé l'un d'eux. Le chapitre a été adopté avec une dotation de la commune de Béjaïa de 3,8 millions de dinars, destinée pour l'alimentation en gaz de ville et électricité pour « différents quartiers », l'AEP du village Izeghrane, réalisation d'un mur de clôture pour le cimetière d'Ighil Ouazoug, et d'une stèle en hommage à Ibn Khaldoun. Si la pertinence des premiers projets est avérée, celle de ces derniers n'a pas fait l'unanimité pour avoir éclipsé des priorités et urgences dans des communes déshéritées. Tazmalt et Darguina auront la même enveloppe de 2,2 millions de dinars chacune, plus maigres que les dotations au bénéfice des communes de Boudjellil (2,4), Beni Mellikèche (5,55), Taskariout et Timezrit (2,8) et Ighil Ali (2,9). Les 2,5 millions de dinars de crédits alloués pour la commune de Chemini posent, eux, un problème particulier. Pour cause de conflit entre élus, l'APC est bloquée depuis son installation et les besoins de la commune se sont accumulés. Autant que les projets restés en suspens. « Plus de 15 milliards sont bloqués dans cette commune », a révélé M. Zaïdi, chef du groupe FLN. « Même bloquée, l'APC a émis des prévisions », a rétorqué le président de la commission en question avant que le P/APW, qui regrette l'insuffisance du budget mis à la disposition de l'assemblée et en saluant l'importance annoncée du tout prochain BS, n'apporte cette précision : « Nous avons essayé d'être le plus juste possible. » Par ailleurs, le « 979 » a réservé 500 000 DA pour chacune des communes côtières afin d'assurer l'entretien des plages. Cette dotation qui intervient, faut-il le souligner, alors que la saison estivale a démarré, doit rattraper un train en marche. Pour ce faire, le DAL a été sollicité pour autoriser les APC à recruter des vacataires en attendant la mise en place du dispositif financier. Précédemment, il était question de dégager 1 million de dinars pour la même opération de nettoyage avant que cette somme ne soit divisée en deux. Aussi, il était question durant la même session d'une affectation financière votée dans le cadre du BS 2006 et concernant la réfection de la piste reliant Sidi Ahmed (Tichy) au village de Djbel L'hit en passant par Affalou. Le projet pose problème au niveau de la partie touchant le village Djebel L'hit à Boukhelifa, dont l'APC se plaint de l'opposition de la Direction des forêts. Un écueil que le directeur de cette administration balaie d'un revers de main. « Il est seulement question de réserves sur la manière de procéder à l'aménagement », devait-il préciser devant des élus réclamant de réhabiliter ce village historique.