Après deux journées d'audience non-stop, l'heure était hier au réquisitoire du procureur général au procès de Hacène Fellah devant le tribunal criminel de Annaba. Sur les 10 personnes comparaissant dans ce dossier de fraude fiscale, faux et usage de faux sur document à caractère commercial, corruption et complicité de détournement de deniers privés, dix condamnations à la prison ferme ont été réclamées par le ministère public. «Utilisation de fausses cartes grises et de faux registres du commerce», «facturations fictives», «corruption de fonctionnaires» auront été les mots les plus répétés lors des débats... Avec une grande fermeté, le parquet a accusé tour à tour Fellah, le roi de la ferraille et accessoirement vice-président de la wilaya de Annaba, Djamel Bara, directeur de la filiale Fersid, les cadres des services des impôts d'El Tarf et les entrepreneurs privés impliqués dans le dossier d'être responsables, chacun à son niveau, du détournement de près de 1200 milliards de centimes au détriment du complexe sidérurgique d'El Hadjar et de l'administration des impôts. Il a été ainsi requis une peine de 13 années de prison ferme assortie d'une amende d'un milliard de centimes contre le premier cité. Pour le directeur de la société Fersid, qui avait avalisé la réception fictive de 8000 t de déchets ferreux et fait procéder à leur paiement au profit du principal accusé, le parquet a requis une condamnation de 7 années de prison ferme pour «corruption et complicité de détournement de deniers privés», avec amende d'un milliard de centimes. Les deux cadres de l'administration des impôts de la wilaya d'El Tarf, B.N. et D.D., ont vu requérir à leur encontre une peine de 5 années de prison ferme pour faux et usage de faux sur document à caractère commercial, corruption et complicité. S'agissant des deux entrepreneurs privés, N.A. et B.A., et des trois ex-agents de sécurité de la filiale Fersid, L.A., Z.K. et B.L., le représentant du ministère public a requis 3 ans de prison ferme. De même que le parquet a réclamé une condamnation à l'encontre de M.S., le chauffeur et garde du corps attitré du principal accusé. Après la plaidoirie des avocats de la défense qui s'est déroulée dans l'après-midi, le jury s'est retiré pour délibérer. Le verdict qui reste très attendu devait être rendu en fin de journée, selon une source source proche du greffe de la cour de Annaba.