Le procès de Hacène Fellah, cet homme d'affaires versé dans la récupération et la revente des métaux ferreux et non ferreux et ex-vice-président de l'APW de Annaba, appelé à être jugé avec six autres prévenus accusés de malversations financières , dont l'une serait en relation avec des sous-traitants indiens ayant travaillé pour le compte d'ArcelorMittal Annaba, s'ouvrira le 1er avril prochain devant la chambre criminelle. Ce dossier, qui était pendant depuis le placement sous mandat de dépôt du baron local de la ferraille et de ses six co-accusés, début mai 2009, aurait été inscrit en audience spéciale en complément au rôle de la session criminelle qui a été clôturée hier, indiquent des sources proches de l'instance judiciaire. L'arrestation de ce baron local avait fait beaucoup de bruit en son temps, rappelons-le, du fait du statut d'invulnérabilité qu'on lui prêtait jusque-là. Hacène Fellah, qui brassait les milliards que lui procurait le négoce des déchets ferreux, avait la réputation d'un homme qui a des relations très haut placées, et était même promis, semble-t-il, à un bel avenir politique. Lors du déclenchement en avril 2009 des investigations du juge d'instruction près le tribunal d'El Hadjar, un de ses propres coélus, membres RND de l'APW de Annaba, avait confié qu'il verrait bien Fellah «tomber» pour des délits financiers, «comme Al Capone». Moins d'un mois plus tard, le baron régional était interpellé. Les charges de fraude fiscale, faux et usage de faux sur document à caractère commercial, corruption et complicité de détournement de deniers privés ont été retenues à son encontre. Et ce ne serait pas tout, puisque des sources proches du dossier affirment qu'il pourrait être entendu juste après ce premier procès dans le cadre d'une affaire de blanchiment d'argent. Un dossier qui a été confié au pôle judiciaire spécialisé de Constantine, ajoutent nos sources qui indiquent que la chambre d'accusation a exigé de la direction ArcelorMittal qu'elle mette à sa disposition tous les marchés passés avec l'entreprise de Fellah Hacène depuis 2003 jusqu'à la veille de son arrestation. Une information qui a pu être corroborée avec celle faisant état d'une inspection approfondie depuis le mois de janvier 2010 des dossiers de marchés et tractations traités par l'entreprise avec ce dernier.