Le procès de Fellah Hacène, l'ex-vice président de l'APW de Annaba et l'un des grands magnats de la ferraille en Algérie, de Djamel Bara, le directeur de Fersid (ArcelorMittal), de plusieurs agents de contrôle et de sécurité d'ArcelorMittal El Hadjar, des cadres des impôts et d'entrepreneurs privés a été ouvert, hier, au tribunal criminel de Annaba. Cette affaire qui concerne 45 personnes dont 10 accusés et 35 témoins à charge et à décharge a étrenné le rôle de la deuxième session criminelle. Avant l'ouverture des audiences, le collectif de la défense de l'accusé principal a soumis au juge une question sur un vice de forme ayant trait à l'irrégularité de la poursuite pénale en raison de l'absence d'une plainte préalable nécessaire pour déclencher l'action fiscale avant celle pénale. Après une délibération de quelques minutes, la réponse du magistrat était négative. En prison depuis une année, Fellah Hacène a été appelé en premier à la barre pour subir un déluge d'interrogations relatives aux griefs retenus contre lui, notamment l'évasion fiscale (estimée à 12 milliards de dinars), le faux et usage de faux sur des documents à caractère commercial, l'octroi d'indus avantages aux tierces personnes et détournement de deniers privés d'ArcelorMittal El Hadjar. Fellah a tout nié. « Vous ne pouvez pas nier ce que vous avez reconnu lors des différentes étapes de l'instruction », lui a rappelé le juge non sans le confronter à des documents prouvant son implication. C'est une attitude similaire que Bara Djamel, le directeur de Fersid, a adoptée face au même magistrat en réfutant toutes les accusations retenues contre lui, particulièrement celle portant sur la validation des bons de réception de 8000 tonnes de ferraille destinées à l'approvisionnement de l'aciérie à oxygène n°1. Cependant, le directeur de cette dernière a démenti la réception de cette importante quantité estimée à 1,1 million de dollars perçue. A l'heure où nous mettons sous presse, le procès se poursuit toujours.