Fodil El Aich, magistrat à la cour de Blida, devra être jugé par le magistrat le plus drastique de la cour d'Alger à l'instar de Belkherchi Amar. Fodil El Aich est poursuivi pour falsification de jugement relatif au statut personnel dont les faits remontent à 2007 et dont il est le seul auteur. Pourquoi le dossier de cette affaire impliquant l'indélicat magistrat qui exerçait au sein de la cour de Blida a-t-il atterri à la cour d'Alger , et par quel hasard, s'il convient de le dire, le choix du magistrat devant présider l'audience s'est porté sur l'intraitable juge Belkherchi que les avocats redoutent d'une manière particulière et pourquoi ce procès unique en son genre a-t-il été programmé pour le 15 juillet, date de fin de session criminelle ? Ce sont là les questions qui taraudent les esprits des observateurs et autres habitués des tribunaux. Il sied toutefois de souligner les louanges faites à l'adresse du magistrat Zermati, président de la cour d'Alger qui, par souci de pérennité, a décidé de remplacer l'ancien système des sessions en une seule session non-stop. Cela dit, l'inculpé, en l'occurrence le juge Fodil El Aich qui, selon des sources sûre, «serait en Espagne où il s'est réfugié après avoir commis son forfait en contrepartie de sommes non révélées», est poursuivi pour falsification d'un jugement en faveur d'une personne avec qui «il aurait entretenu des relations quelque peu particulières». Selon la même source très au fait de ce sensible dossier, «la justice algérienne devra émettre un mandat d'arrêt international à l'encontre de ce magistrat en fuite, et ce, au cas où il ne se présentait pas dans le délai des 48 heures définies par les textes de loi. «Cette décision intervient après que cette affaire ait été renvoyé suite à l'absence des témoins et des avocats (un greffier figure parmi les temoins). Partant et dans le sillage de ce procès enrôlé pour la fin de la session criminelle (15 juillet 2010), «il serait probablement question également de corruption, voire de trafic d'influence». Les charges retenues contre ce magistrat indélicat prennent une dimension autrement plus significative, au vu d'abord du statut de magistrat dont il jouissait, mais également au su que «Fodil El Aich a été à l'origine de la rédaction de bon nombre d'ouvrages à caractère jurisprudentiels, dont le code pénal et celui relatif aux procédures pénales, et dont l'édition et la diffusion auraient été assurées par sa propre fille. Il convient de rappeler que Fodil El Aich qui a fait l'objet d'un limogeage par voie de décret présidentiel (Journal Officiel N°44 du 03 août) au même titre que d'autres magistrat relevés dans le cadre d'un remaniement au sein de la magistrature, a fait une formation au sein de l'école supérieure des magistrats de Ben Aknoun, suite à quoi il a été installé en qualité de juge au sein du tribunal d'Hussein Dey. Pour l'heure, l'appareil judiciaire s'est mis en branle pour battre en brèche le principe selon lequel un juge ne peut faire l'objet de jugement. Si en Europe cette pratique relève de l'impossible, en Algérie, la justice ne fait aucun distinguo entre citoyens et juges. En tous les cas et selon les avis des uns et des autres, ce procès sera amplement suivi par la majorité des avocats et des magistrats tant elle concerne la crédibilité et l'image de marque de notre justice.