Les dizaines de carrières d'agrégats implantées un peu partout dans la wilaya de Béjaïa constituent un facteur non négligeable dans la pollution sous toutes ses formes. Les activités quotidiennes de ces carrières génèrent, en plus de la nuisance sonore, des nuages de poussière, qui se répandent dans l'atmosphère à plusieurs kilomètres à la ronde, et vont se poser sur le couvert végétal environnant, en couvrant et enlaidissant la verdure avec un immense voile poussiéreux blanc. Ce qui donne un aspect anormal aux arbres et à l'herbe, qui finissent par être asphyxiés, car la photosynthèse se trouve perturbée de ce fait. Des carrières limitrophes des routes et autres chemins produisent un nuage de poussière qui gêne énormément la circulation automobile et emplissent la chaussée de couches de particules, qui se soulèvent au passage de chaque véhicule, ce qui rend la visibilité moins bonne. Autres nuisances et pas des moindres, l'explosion des mines en vue de broyer les roches. Parfois, les exploitants procèdent à des tirs avec des quantités de TNT qui dépassent celles qui sont recommandées. Ce qui fait que les détonations produisent des secousses, qui ébranlent les environs. L'onde de choc dépasse quelquefois les dix kilomètres, pour finir par cahoter des maisons. Que d'explosions ont surpris des gens croyant à la survenue d'un séisme, tellement les secousses sont importantes et les détonations assourdissantes. Au village de Tala Lbir (Boudjellil), pour l'exemple, la carrière d'agrégat est implantée à quelques centaines de mètres des premières habitations. Les habitants ont à maintes fois exprimé leur courroux devant cette situation qui leur cause beaucoup de désagréments, surtout des fissures à leurs demeures et des chocs émotionnels aux enfants et aux personnes âgées. Cependant, à quelque chose malheur est bon. Ces carrières, au demeurant, produisent certes beaucoup de nuisances mais aussi des matériaux de construction, des postes d'emploi et contribuent à renflouer les caisses du Trésor public et un tantinet de développement local. Beaucoup de projets entrant dans le secteur des travaux publics et de l'habitat, dépendent beaucoup de ces carrières, pourvoyeuses de matériaux de construction (gravier, sable, etc). Les grands chantiers lancés par l'Etat, comme l'autoroute Est-Ouest et le million de logements, dépendent allègrement de ces gisements, lesquels malgré leurs sollicitations demeurent insuffisants en nombre, ce qui a conduit les plus hautes autorités du pays à proroger le délai de cessation d'activité des sablières, vu l'insuffisance en quantité des matériaux de constructions produits par les carrières. En attendant, ces dernières mettent les bouchées doubles pour satisfaire la demande en constante augmentation. Les carrières sont aussi ces mal-aimées. Que d'oppositions d'implantation de ces gisements ont été exprimées par des populations, notamment riveraines, qui appréhendent leurs nuisances et les conséquences qui ont découleraient sur leur vie quotidienne ! Beaucoup d'exploitants ne respectent pas les étapes à suivre pour l'exploitation des carrières, comme l'enquête comodo et incomodo, qui parfois se trouve «grillée», le visa de la direction de l'environnement,… comme ce fut le cas de la carrière mort-née du village de Mouka, en 2006, qui n'a pu être implantée à cause de l'opposition des habitants et du mouvement associatif local.