La sismicité au nord de l'Algérie se produit de façon permanente. Le réseau de surveillance du Centre de recherche en astronomie astrophysique et géophysique (Craag) enregistre près de 50 secousses par mois. Le séisme du 21 mai 2003 de Boumerdès a fait preuve de la fragilité des structures et de la négligence totale des règlements parasismiques dans la réalisation des bâtiments. Selon un rapport élaboré par MM. Zeghichi et Merzougui, respectivement maître assistant à l'université de M'sila et ingénieur en génie civil, «les dommages importants et la ruine des constructions causés par ce séisme sont dus non pas au choix du type du matériau ou de structure, mais à la conception et l'étude non conforme aux exigences parasismiques et à la mauvaise qualité des matériaux». Au cours des trois dernières décennies, 10 séismes ont frappé l'Algérie dont trois étaient dévastateurs. Le dernier en date est celui de Boumerdès qui a fait 2300 victimes. Les dégâts matériaux ont été estimés à trois milliards de dollars. Les pouvoirs publics ont décidé de revoir les règles parasismiques algériennes (PRA). Selon le directeur général du centre de recherche appliquée en génie parasismique, Mohamed Belazougui, «il est indispensable de revoir le RPA pour y intégrer les nouvelles données sismiques et prendre en compte les récents séismes». Les RPA nécessitent un réajustement pour assurer plus de respect des normes parasismiques. Le département de Nourredine Moussa a associé tous les intervenants du secteur du bâtiment ainsi que la communauté du génie civil pour une large consultation sur les principaux segments de cette révision. Ils sont appelés à aboutir à la réalisation d'un avant-projet de document technique réglementaire cette année. Les deux experts précédemment cités estiment dans leur contribution que quels que soient les règlements et les textes, ils n'atteindront pleinement leur objectif de réduction des dégâts en cas de séisme que si le contrôle de la conception des ouvrages, de la qualité et de la mise en œuvre des matériaux, par toutes les parties concernées par l'acte de bâtir, s'exécute dans le plus grand respect des spécifications techniques. Du fait du respect strict de ces spécifications, l'expérience a montré que sous d'autres cieux, un séisme de magnitude 7 avait produit moins de dégâts.