La prévention des risques des sites et ouvrages a fait l'objet d'une conférence-débat, tenue, hier, au centre de presse El Moudjahid. En effet, la conférence a été animée conjointement par le directeur du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag), M. Abdelkrim Yellès, le Dr Mohamed Belazougui, directeur du centre national de recherche appliquée en génie parasismique (CGS), M. Chelghoum Abdelkrim ingénieur en génie parasismique, M. Anbar chargé de la communication au niveau du centre météorologique, ainsi qu'un représentant du ministère des Ressources en eau et un responsable de la Protection civile. Le directeur du Craag a fait savoir qu'il est impossible de prédire un séisme. Par contre, il a précisé que le nord de l'Algérie est concerné par une activité sismique qui se manifeste par près de cinquante secousses par mois, alors que 90% de ces secousses ne sont pas ressenties par les populations. A ce sujet, il a tenu à affirmer que l'activité sismique se produit sur la partie tellienne, là où il y une très forte concentration de la population, c'est pour cela que des séismes supérieurs à une magnitude de 3,5 sur l'échelle de Richter sont ressentis par la population de cette région et des tranches du littoral, ajoutant que l'Algérie est considérée comme une région sismique. Fort de ce constat, il dira que la meilleure méthode de faire face au risque sismique c'est la prévention, "mieux vaut prévenir que guérir". Le directeur du Craag sur l'activité sismique, indiquera, que, selon la cartographie du pays, plus qu'on va vers le Sud, plus l'activité sismique baisse, contrairement au nord plus on va vers la tranche tellienne le nombre de secousses augmente. Abondant dans le même sens, M. Chelghoum Abdelkrim, dira que le nord algérien demeure une région où l'activité sismique est permanente et l'aléa sismique omniprésent. A ce propos, il a indiqué qu'il n'est pas possible de prédire un séisme, parce que ce genre de phénomène est imprévisible, imprédictible. Cependant, il a préféré encadrer le débat. A ce titre, il dira qu'il existe onze risques majeurs, à savoir inondations, sécheresse, désertification, séisme, risques technologiques, etc. M. Chelghoum Abdelkrim s'est dit inquiet de la situation concernant la gestion des risques majeurs ; à ce sujet, il dira qu'après le séisme du 21 mai 2003 l'Algérie a élaboré une cartographie, malheureusement cette dernière avait été faite d'une manière précipitée. A ce propos, l'orateur ajoutera que parmi plus de 200 experts, l'Etat n'a jamais sollicité aucun d'eux pour concertation. Pour enfoncer le clou, il dira "je suis très inquiet ! Rien n'est réglé ! Plus de 80% des projets qui sont lancés et qui sont en cours de construction n'ont pas pris en considération les mesures conformément aux normes de construction antisismique, a-t-il déploré. Abordant les précautions de prévention, il a insisté sur la nécessité de la généralisation de l'étude du sol, et dira qu'il nous faut un plan national d'exposition aux risques de tout genre (inondations, séismes, accidents industriels et autres). Pour sa part, le directeur du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag), a toutefois insisté sur la sensibilisation des gens, il dira que tout le monde doit être acteur. Il faut être calme et aborder cette prévention de risque avec toute la quiétude, puisque le travail de réduction du risque est un travail au quotidien. Ajoutant que les pouvoirs publics, après le tremblement de terre de Boumerdès, ont pris en compte le risque sismique, ce qu'on peut noter, d'emblée, c'est que les composantes de la prévention sismique suppose d'abord que tous les bâtiments et structures nouvelles soient construits suivants les normes parasismiques. Ces dernières normes reposent essentiellement sur les actions suivantes : la connaissance du risque, c'est-à-dire des aléas, des enjeux et de leur vulnérabilité, aussi la surveillance et l'alerte, ainsi que l'information sur les risques et l'éducation surtout des populations concernées. Par ailleurs, il faut tirer profit des enseignements, et la préparation à la gestion de crise et à l'organisation des secours. En outre, le développement d'une culture du risque sismique a pour principaux objectifs l'apprentissage de la conduite à tenir en cas de séisme et la sensibilisation à la construction parasismique. La formation de tous les professionnels du bâtiment (ouvriers, artisans, architectes, ingénieurs, etc.) est également nécessaire pour assurer la qualité de la construction parasismique.