Faire un brillant parcours scolaire au niveau des plus prestigieux lycées de la ville de Constantine est le rêve de milliers d'élèves de la troisième wilaya du pays et des wilayas limitrophes. Plusieurs lycées dont ceux classés patrimoine national sont sollicités par de nombreux parents d'élèves. A chaque rentrée scolaire et même au courant du premier trimestre, les directions de ces illustres lycées sont submergées par des centaines de parents d'élèves qui demandent le transfert de leurs enfants vers ces établissements scolaires. Mais la plupart de ces demandes d'inscription sont souvent refusées, les lycées en question étant saturés. L'orientation des élèves du cycle moyen vers le lycée est souvent critiquée par les élèves et leurs parents. Nombreux sont les citoyens qui croient qu'une bonne partie des places pédagogiques des prestigieux lycées de la ville sont réservées aux élèves issus de la classe des nouveaux riches et de la frange des hauts cadres de la wilaya. Selon les déclarations de certains parents d'élèves, plusieurs directeurs de lycées implantés à travers le territoire de la wilaya usent de différentes méthodes et formules pour passer outre le découpage de la direction de l'éducation. Ainsi, nombreux sont les élèves qui bénéficient chaque année du transfert vers les meilleurs lycées. «Les gens biens placés obtiennent facilement l'autorisation d'orienter ou d'inscrire leurs enfants dans les plus célèbres lycées de la ville. Les établissements qui offrent de bonnes prestations et qui ont pu accéder aux palmarès des lycées ne sont pas à la portée de tout le monde», soulignera un parent d'élève. Pour plusieurs parents d'élèves, la carte relative au découpage et à l'orientation des élèves des CEM vers les lycées est à revoir. «Ma fille, qui est scolarisée au CEM Bourghoud, ex-Jeans Maire, sera orientée vers le lycée Ibn Taymia ou Ben Badis, situés loin de son établissement, lorsqu'elle réussira aux examens du BEM. Or, les plus proches lycées sont implantés au Coudiat, dont El Houria», affirmera un parent d'élève. Même déclaration faite par une mère d'une élève du CEM Boughaba, ex-Benabdelmalek. En effet, dans un passé récent, les élèves de cet établissement pour filles étaient orientées systématiquement vers le lycée El Houria. Entre choix et options «Logiquement, les élèves qui poursuivent leurs études du cycle moyen au prestigieux CEM Boughaba doivent être orientées vers le lycée pour filles, en l'occurrence El Houria, situé à quelques mètres seulement de leur établissement», expliquera notre interlocutrice. A l'instar des grandes villes du pays, Constantine compte beaucoup de célèbres lycées dont ceux construits il y a plus d'un siècle et demi. La majorité de ces établissements sont situés au Coudiat, quartier regroupant de nombreuses directions de wilaya, dont la direction de l'éducation et l'hôtel des finances, dans la vieille ville et à Bab El Kantara. Parmi ces derniers, Les sœurs Saâdane, fonctionnelle depuis 1892, le technicum Khaznadar, construit en 1922, Tarek Ibn Zyiad et Réda Houhou, bâtis dans les années 1930, Hihi El Mekki, qui a ouvert ses portes en 1949, en plus de l'établissement phare El Houria qui portait le nom de lycée Des jeunes filles. Ces lycées sont très demandés, à ce jour. Selon certains observateurs locaux, l'augmentation des demandes relatives à l'inscription des élèves au niveau des lycées phare de la ville des Ponts est due à deux facteurs. Le premier est le taux de réussite au baccalauréat, alors que le second concerne la demi- pension. En effet, les lycées qui sont dotés de réfectoires, notamment ceux du Coudiat, sont très prisés par les parents d'élèves qui travaillent dans des entreprises ou des directions situées au centre-ville et au Coudiat. «Plusieurs employés, surtout les cadres, des entreprises implantées au centre-ville font des pieds et des mains pour inscrire leurs enfants dans les établissements situés à proximité de leur lieu de travail et qui assurent la demi-pension. Chaque matin, ils accompagnent leurs enfants en voiture et les récupèrent à partir de 16h30», révélera un cadre d'une direction de wilaya. L'orientation basée sur la carte scolaire Du côté de la direction de l'éducation, on assure que l'orientation des élèves du cycle moyen vers les lycées est basée sur la carte scolaire. «Lorsqu'un établissement compte des places pédagogiques vides, le directeur bénéficiera automatiquement du droit d'inscrire d'autres élèves», dira le responsable de la cellule de communication. Et d'ajouter : «L'inscription des élèves se fait en fonction de la capacité d'accueil de chaque lycée.» Selon la même source, la réalisation de nouveaux lycées, notamment dans les deux nouvelles villes, a diminué la pression que subissaient plusieurs lycées de Constantine. «Ces nouvelles structures ont permis aux services de la direction de l'éducation d'équilibrer la carte scolaire relative au découpage et à l'orientation des élèves», répliquera notre interlocuteur. Concernant le lycée le plus demandé au niveau de la wilaya, le même responsable nous a confirmé que c'est El Houria. 94% de taux de réussite en 2008 L'imposante bâtisse construite il y a plus d'un demi-siècle attire jusqu'à ce jour les élèves et leurs parents. Pour ces derniers, le lycée El Houria est le plus adapté pour leurs filles. «Nos services reçoivent, chaque année, beaucoup de demandes d'inscription. Armés de bons dossiers scolaires et d'un excellent niveau, des dizaines de filles accompagnées de leurs parents sollicitent notre autorisation pour accéder à notre lycée», confirmera le directeur R. Boudiba. Classé meilleur lycée de la wilaya durant les trois dernières années scolaires, El Houria est plus que sollicité. Pas moins de 75% de ses élèves ont obtenu les certificats de réussite aux examens du baccalauréat 2007. Le taux a atteint 94% au bac 2008. Notons que le taux des lauréats qui ont obtenu leur bac avec mention est de 57% et que le nombre des mentions très bien est de 5%. Aussi, le taux de réussite dans la filière mathématiques est de 100%, ce qui a permis à cet établissement d'être classé premier au niveau de l'est du pays. Egalement, durant les épreuves du baccalauréat 2009, le lycée a enregistré un excellent taux de réussite estimé à 93%, dont 49% avec mention, lui permettant de garder jalousement la première place de la wilaya et d'occuper la 4e place au niveau national. Rappelons que les 800 élèves que compte le lycée, répartis sur 28 classes, sont encadrés par 55 enseignants. Pas moins de 530 élèves bénéficient de la demi-pension, sachant que la capacité d'accueil du réfectoire est de 500 places. L'imposant lycée comporte 34 salles dont 2 destinées à l'informatique et 2 autres au dessin, 9 amphis et un gigantesque laboratoire.