L'Algérie continue à faire face à la pénurie de vaccins pour enfants et nouveau-nés malgré toutes les assurances avancées par le ministère de la Santé. Les parents continuent en effet à se plaindre du manque de vaccins dans les structures de santé publique, particulièrement le vaccin contre la polio et le BCG ainsi que le vaccin contre l'hépatite B. Cette pénurie dure depuis plusieurs mois, ce qui a augmenté l'inquiétude des parents des nourrissons, qui n'ont pas encore reçu leur premier vaccin. Nacira de Belouizdad, maman d'un bébé d'un mois, avoue ne plus savoir qui croire. «Cela fait presque deux semaines que les infirmières de la clinique limitrophe me renvoient à des dates ultérieures.» Et d'ajouter : «J'étais obligée d'appeler une cousine, dont le beau-frère est médecin à l'hôpital Mustapha, afin qu'il m'oriente vers une structure sanitaire disposant d'un stock du vaccin en question.» Elle conclut : «C'est vrai qu'il m'a orientée vers son confrère qui exerce à El Harrach, où j'ai pu enfin vacciner mon bébé. C'est un vrai cassement de tête et je pense à l'endurance des mamans qui vivent la même situation.» Selon des sources proches du ministère de la Santé, le problème est en cours de régularisation, puisque l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) a acquis une grande quantité de vaccins pédiatriques. Il impute le manque enregistré au processus du contrôle que nécessitent les vaccins, avant leur livraison aux différents établissements sanitaires. Il affirme dans ce même cadre que le vaccin contre la polio et le BCG est déjà disponible au niveau de toutes les structures de santé, à l'échelle nationale, tandis qu'un million et demi de doses de vaccin contre l'hépatite B qui sont stockées au niveau de l'IPA, seront libérées du contrôle incessamment. Le professeur Tazir, directeur général de l'IPA, avait déclaré dernièrement qu'un million et demi de doses de vaccin contre la polio et le DTC (diphtérie-tétanos-coqueluche) et un autre million et demi de doses de vaccin pour la lutte contre l'hépatite B ont été livrées aux entités sanitaires après le contrôle obligatoire», affirmant que «6595 doses de vaccin contre la méningite et 7000 autres contre la fièvre jaune sont actuellement disponibles». En guise de conclusion, il précise qu'«aucun vaccin ne manque. Les établissements de santé n'ont qu'à se rapprocher du service commercial de l'Institut Pasteur». Toutefois, une source bien informée explique cette rupture de stock au limogeage de plusieurs directeurs de l'IPA, particulièrement durant l'épisode de l'expansion de la grippe A/H1N1, où une véritable perturbation a été enregistrée.