La localité de Hassi Ameur, dans la commune de Hassi Bounif, a été secouée, hier aux environs de 9h30, par une forte explosion survenue dans un bain maure. L'accident, qui a fait six blessées, aurait pu avoir des conséquences plus dramatiques s'il s'était produit à une heure de grande affluence. Il était 9h30 lorsque l'explosion s'est produite, soulevant le sol de la salle chaude et provoquant l'effondrement des murs intérieurs de séparation, faisant six blessées dont une fille âgée de 12 ans qui ont été évacuées vers les UMC par les services de la Protection civile arrivés sur les lieux en force avec les services de sécurité, qui ont ouvert une enquête immédiatement après l'explosion. La solidarité des habitants s'est organisée pour dégager les victimes ensevelies sous les décombres de la salle d'eau transformée en cratère géant par l'explosion. «Dès que nous avons entendu l'explosion, nous nous sommes dirigés vers les lieux pour secourir les victimes», dira un jeune riverain, ajoutant : «A l'intérieur du bain, il faisait sombre et les gravats étaient partout. Pour voir plus clair, nous avons cassé les briques de verre (nevada) qui donnent vers l'extérieur et avons utilisé des torches électriques pour accéder aux victimes qui gisaient par terre», a conclu notre interlocuteur. Selon toute vraisemblance, cet accident serait dû à une accumulation de gaz sous les briques réfractaires en forme de voûte qui servent de serpentin pour chauffer la surface du sol du hammam, grâce à la chaleur alimentée par de puissants brûleurs. Cet accident remet à l'ordre du jour le débat sur la présence de ce type d'infrastructures dans des zones habitées. Il y a quelques mois, l'explosion survenue dans un bain avait tué deux personnes à Tlemcen. Cet accident a été suivi quelques mois plus tard par un autre survenu à Oran. Il semble, selon certaines sources, que l'origine de ces sinistres résiderait dans le manque d'entretien des installations. «Quatre autorisations sont nécessaires pour ouvrir ce genre d'installations. Il faut l'aval de la Protection civile (pour la conception du bâtiment et la présence d'issues de secours), de la Sonelgaz (pour la conformité des équipements), des services de sécurité et de l'APC qui se base sur les résultats d'une enquête commodo incommodo pour donner son aval. Par ailleurs, des habitants de Hassi Ameur se sont interrogés sur l'absence d'une unité de la Protection civile à Hassi Bounif, commune dont relève la localité dans laquelle sont implantées des dizaines d'usines et où le risque d'accident est toujours présent.