Dans la vallée de la Soummam, il n'est pas rare d'apercevoir des jardins ou des potagers bien aménagés et plantés de toutes sortes de légumes de saison. Des arbres fruitiers chargés de fruits qui font incliner les branches et saliver tous les passants ! Ainsi, de part et d'autre de la RN26, l'on a constaté des jardins généralement entourés de plants de maïs, et dans lesquels des légumes sont plantés, comme les poivrons, les tomates, les piments, les concombres, les courgettes et même les melons et les pastèques. Ce regain d'intérêt pour le jardinage s'explique par la cherté des légumes et fruits sur les marchés locaux. Les prix pratiqués actuellement dans les marchés ne sont guère logiques et même inaccessibles aux bourses faibles et moyennes, surtout pour les fruits et légumes de saison. Pour l'exemple, la tomate et le poivron, très prisés durant l'été dans la région, sont cédés respectivement entre 60 et 70 da. Ce qui contraint beaucoup de ménages, propriétaires de terres agricoles, à se rabattre sur la culture maraîchère et l'arboriculture pour la consommation familiale. Quelques-uns font même des excédents en légumes et fruits et les vendent dans les marchés ou sur les accotements de la route, où la circulation est dense, synonyme d'une clientèle potentielle. D'ailleurs durant tout l'été, des gamins, des adolescents et même des adultes, confectionnent de petites chaumières sur les accotements, à l'ombre des oliviers ou des eucalyptus, comme c'est le cas au village Amirouche (Akbou), Allaghane (Tazmalt) et étalent les légumes et fruits «made in family», c'est-à-dire cultivés dans leurs jardins. Cela permet de faire d'une pierre deux coups : se débarrasser de l'excédent des récoltes tout en engrangeant des profits. Faut-il souligner que ces légumes et fruits sont très bio, car ils ne sont pas traités avec des insecticides et des engrais chimiques, étant chers, ce qui dissuade les ménages. Ce qui fait que ces marchands de primeurs d'occasion sont très sollicités par les gens, notamment les automobilistes qui profitent de ces récoltes, lesquelles, comble du bonheur sont irriguées avec l'eau des puits ! Toutefois, ces vendeurs ne travaillent guère dans la sérénité, en ce sens qu'ils sont pourchassés par les forces de l'ordre, qui démontent leurs petites chaumières et les chassent des lieux. Ce qui fait que ces marchands travaillent la peur au ventre. Les plus futés d'entre eux mettent leurs marchandises dans des brouettes ou dans des petits charriots, comme cela, ils peuvent échapper facilement aux coups de filet des forces de l'ordre.