Pas moins de 200 cadres de la mouvance islamiste, issus notamment du mouvement non agréé Wafa, de Ahmed Taleb Ibrahimi, ont rejoint le mouvement El Islah, a révélé hier Djamel Benabdeslam, secrétaire général d'El Islah, lors d'une rencontre de restructuration de ses instances à Alger, annonçant une initiative politique de sortie de crise «fin prête» et la tenue de son université d'été au courant du mois de juillet. S'exprimant hier lors d'une rencontre de restructuration de ses instances à Alger, M. Benabdeslam, qui se réjouit de l'adhésion de ces cadres au mouvement El Islah, affirme que l'opération d'adhésion n'a pas touché seulement Alger. D'autres militants et cadres islamistes connus, dont il n'a pas révélé les noms, ont rejoint son mouvement également à Tlemcen, Oran, Chlef, Boumerdès ou encore Médéa, affirme Benabdeslam qui estime leur nombre à 200. «Nous tenons des rencontres continues avec des personnalités qui veulent rejoindre notre mouvement dans le but d'en faire une force de proposition pour sortir l'Algérie de la crise», commente-t-il par ailleurs, révélant que l'initiative politique d'El Islah est au niveau du bureau politique. «Elle est fin prête et nous allons la rendre publique incessamment», dit-il. L'initiative du mouvement a pour but, explique le SG d'El Islah, de «mettre fin au bricolage, à l'absence d'un projet politique national et à la fermeture sur tous les plans imposée au peuple algérien». Pour Djamel Benabdeslam, un gel caractérise actuellement la scène politique, d'où l'impérieuse nécessité de se redéployer sur le terrain. Dans ce même cadre, il annonce la tenue de son université d'été «probablement à Béjaïa», entre les 5 et 15 juillet. Elle sera baptisée du nom de Mouloud Kacem Naït Belkacem et sera inscrite sous le thème «La mouvance islamiste et les défis de la nation dans le recouvrement de son identité», annonce encore Benabdeslam. Accélérer la promulgation de la loi criminalisant le colonialisme Par ailleurs, commentant l'actualité nationale et internationale, Djamel Benabdeslam, qui a dépeint un tableau noir de la situation sociale et économique du pays, caractérisée par une restriction des libertés sans précédent, appelle l'Etat algérien ainsi que le Parlement à accélérer la promulgation et la mise en œuvre de la loi sur la criminalisation du colonialisme. «On veut que des tortionnaires comme Bigeard (décédé avant-hier, ndlr), ne partent pas sans jugement, que ce soit par la justice algérienne ou internationale», commente le premier responsable d'El Islah. Le blessé de la flottille de la liberté est rentré au pays Dans un autre registre, il révèlera que le député d'Ennahda, Mohammed Douibi, blessé lors de l'attaque de la flottille de la liberté, qui vient de rentrer au pays après les soins qui lui ont été endigués en Jordanie, n'a pas été pris en charge par l'Etat dont aucun officiel n'a daigné se déplacer à l'aéroport pour l'accueillir. Dans le même registre, M. Benabdeslam affirme que son mouvement ainsi qu'Ennahda ont été «mis à l'écart» lors du déplacement d'une délégation pour le rapatriement des 32 ressortissants algériens. Ce sont les membres de l'Alliance présidentielle qui se sont déplacés alors que nous avons aussi nos militants au sein de la délégation», regrette-t-il. Il n'omettra pas enfin de souhaiter un bon parcours à l'équipe nationale qui passe par une victoire contre les USA, «une victoire politique», commente-t-il pour conclure.