Ahmed Benabdeslam a été officiellement intronisé avant-hier au poste de secrétaire général, en remplacement de son prédécesseur, le candidat à la dernière présidentielle, Mohamed Djahid Younsi. La cérémonie, sobre, tenue au nouveau siège du mouvement sis au quartier populaire de Belcourt, s'est tenue en présence des membres du bureau national, de quelques membres du madjliss echoura et de responsables locaux des wilayas. Ahmed Benabdeslam s'est voulu, dans sa courte prise de parole, comme le premier responsable à mettre en marche le processus des nouvelles mœurs politiques qu'El Islah compte apporter sur la scène politique nationale, marquée ces derniers temps par des crises et des dissidences au sein de quelques partis politiques. Des soubresauts qui trouvent leur genèse, aux yeux de M. Benabdeslam, dans le manque, pour ne pas dire l'absence, de pratiques démocratiques véritables au sein des formations, dont certaines se réclamant du camp démocratique. Cette succession pacifique et cette alternance se poursuivront au niveau des instances locales du mouvement avec, dès la semaine prochaine, affirmera-t-il, une tournée de restructuration dans les wilayas de Sétif, Guelma et Constantine. Dans l'agenda du nouveau patron d'El-Islah, figurent plusieurs combats dont notamment celui de la restructuration du mouvement en vue d'en faire un parti fort avec un programme pragmatique et réaliste qui prendra en charge les véritables préoccupations citoyennes. Ceci, précisera M. Benabdeslam, en s'ouvrant sur les différentes couches de la socié, notamment les jeunes, les femmes et la frange intellectuelle qu'il faudrait intéresser pour qu'elle incarne, dira-t-il, son véritable rôle dans l'action politique comme c'est le cas de par le monde civilisé. Autre cheval de bataille, la consécration sur le terrain des libertés, toutes les libertés, individuelles, collectives, syndicales, etc. Il sera aussi question de poursuivre le travail de coordination entamé au sein de la mouvance islamiste. Une initiative, précisera notre interlocuteur, qui sera élargie au courant nationaliste et pourquoi pas au camp démocratique. «Avec chacun de ces segments de notre société, nous partageons bien des préoccupations qu'il va falloir mener en commun. Il faut désormais consacrer la culture de la concertation sans aucune exclusion pour le bien du citoyen, dira M. Benabdeslam, qui appellera de tous ses vœux à un renouveau au niveau aussi bien du mode de gestion des partis, que de la conduite, du discours et des idées. «En ce qui nous concerne, nous venons de concrétiser le premier pas et nous ne nous arrêterons pas en si bon chemin», promettra-t-il. Sur le plan international, El Islah apportera son soutien aux problèmes du monde arabo-musulman et humanitaires à travers l'approfondissement du dialogue entre les civilisations et les religions. Université d'été en juillet Le mouvement tiendra son université d'été au mois de juillet prochain. Une commission a été installée par le bureau exécutif du parti qui a tenu une réunion dans la matinée d'avant-hier à l'effet de préparer cet événement. Le menu de ce dernier comprend deux volets ; le premier sous forme de conférences qui seront animées par des universitaires de divers bords alors que le second concernera des ateliers respectivement dédiés aux jeunes, aux femmes et à la formation, notamment. Pas de congrès extraordinaire en vue Interpellé au sujet du poste de président du mouvement, demeuré vacant depuis le départ volontaire de Boulahia avant la présidentielle d'avril dernier, Ahmed Benabdeslam affirme qu'il n'y a pas urgence à le pourvoir. De ce fait, il exclut tout éventuel congrès extraordinaire du mouvement, à plus forte raison, expliquera-t-il, que le poste est honoraire sans prérogatives. «Au lieu de perdre du temps et de l'énergie à préparer un congrès, nous préférons concentrer nos efforts sur les objectifs que nous nous sommes tracés et dont nous avons fait part dans notre prise de parole», dira le nouveau secrétaire général d'El-Islah.