La réunion d'Alger des ministres de l'Energie des trois pays maghrébins avec le commissaire européen à l'énergie évaluera aujourd'hui à Alger le projet «Intégration progressive des marchés de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie dans le marché de l'électricité de l'Union européenne», pour entamer sa deuxième étape qui prendra fin décembre 2011. Cette rencontre, présidée par le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, réunira la ministre marocaine de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, Amina Benkhedra, le ministre tunisien de l'Industrie et de la Technologie, Affif Chelbi, avec le commissaire européen à l'énergie, Gunther Oettinger. C'est dans le cadre de l'exécution du protocole d'accord signé à Rome en décembre 2003 par les deux parties à l'occasion d'un Conseil des ministres euro-méditerranéen que cette réunion fera l'évaluation des activités programmées, selon un communiqué du ministère. Ces dernières devront s'achever à la fin du mois courant. Pour rappel, ce protocole d'accord, qui est l'un des trois protocoles signés dans le cadre du processus de Barcelone adopté en 1995 par le Conseil des ministres européens, vise «l'adoption d'une stratégie pour la mise en place d'un marché de l'électricité entre les trois pays du Maghreb et assurer l'intégration progressive du marché maghrébin dans le marché de l'Union européenne». Il tente aussi d'«attirer les investisseurs et encourager la concurrence, la mise en œuvre de mécanismes adaptés pour faciliter les échanges commerciaux régionaux, le développement des exportations de l'électricité vers l'Europe», ajoute la même source. Dans le cadre de ce projet, en 2003, avant même la naissance d'un partenariat entre Sonatrach et Etap pour donner la société mixte, à parts égales, de prospection d'hydrocarbures Numhyd, mais ont fini par céder certaines parts au fil du temps. Le projet Intégration progressive des marchés maghrébins de l'électricité dans le marché européen (IMME) vise l'harmonisation des législations des pays maghrébins ainsi que des structures industrielles de la Tunisie, de l'Algérie et du Maroc, pour créer un marché de l'électricité, qui devrait répondre aux standards européens. La zone de libre-échange verra-t-elle le jour ? L'autre objectif est de créer un espace de libre-échange entre les pays méditerranéens et l'UE. Il est utile d'indiquer que, pour l'Algérie, l'accord d'association avec l'UE est en voie de révision et le partenariat stratégique sur l'énergie n'a pas encore été abordé. Ce projet, qui convoite la mise en place d'un marché de l'électricité en forme de boucle autour de la Méditerranée, appelé Medring, inclut plusieurs interconnexions électriques entre la Tunisie d'une part, l'Algérie et la Libye d'autre part, réalisées jusque-là. D'autres projets de coopération à l'étude notamment avec l'Italie, portent sur la réalisation par le secteur privé d'une centrale électrique de 1200 MW (dont les deux tiers seront destinés à l'Italie) et d'un câble sous-marin de 1000 MW pour l'interconnexion électrique. Le 6 décembre 2005, la Commission européenne, l'Algérie, la Tunisie et le Maroc ont signé à Alger la convention de financement du projet «Intégration du marché maghrébin de l'électricité». La contribution de l'UE était de 5,6 millions d'euros, alors que le coût total est de 6,2 millions d'euros pour trois années. En 2001 déjà, l'Algérie a conclu deux accords de coopération énergétique avec l'Espagne et l'Italie pour exprimer sa volonté d'avoir des parts de marché en Europe.