La sécurité énergétique de l'Europe passe par son acceptation du principe de libre circulation des personnes. L'Algérie et l'Union européenne pourraient signer un mémorandum d'entente dans le domaine de l'énergie avant de parvenir à la conclusion de l'accord stratégique énergétique, en cours de négociation entre les deux parties. C'est ce qu'a déclaré, hier à Alger, le commissaire européen à l'énergie, Günter H. Oettinger, lors d'une conférence de presse à l'issue de la première réunion du Conseil des ministres de l'Energie UMA-UE. «Je suis convaincu que nous pouvons clarifier les questions en suspens» préalablement à la signature de ces accords, a déclaré M.Oettinger. Le commissaire européen a eu des discussions à ce sujet avec le ministre de l'Energie et des Mines, M.Youcef Yousfi. L'Algérie conditionne la conclusion d'un tel accord par la libre circulation des personnes, estimant qu'elle doit obtenir d'autres avantages en plus de la vente de son gaz sur ce marché. Elle est le deuxième fournisseur de gaz de l'Europe après la Russie et son 13e fournisseur en pétrole. Le commissaire européen est également assuré de la disponibilité de l'Algérie à lui fournir de l'électricité. La Tunisie et le Maroc, qui ont participé hier à la réunion ont accepté le même principe. La réunion d'Alger a été sanctionnée par l'adoption d'une déclaration finale et d'un plan d'action à moyen terme pour la période 2010-2015 qui ne pourrait que satisfaire le commissaire européen qui a assisté à la rencontre. Les ministres se sont également engagés à mettre à profit les possibilités offertes par la coopération bilatérale et multilatérale entre leurs pays respectifs et l'Union européenne afin de mener à bien les réformes et de développer leurs secteurs énergétiques nationaux. La réunion a été consacrée au projet de l'intégration progressive des marchés de l'électricité des trois pays dans celui de l'Union non sans vouloir poursuivre les réformes de leurs secteurs énergétiques nationaux. Le commissaire européen veut faire de cet accord la base d'un partenariat stratégique. Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, estime que le projet de création du marché de l'électricité maghrébin doit constituer le socle d'une coopération entre les deux rives de la Méditerranée. Les trois pays vont construire des lignes d'interconnections de grande puissance. L'Algérie et le Maroc sont déjà reliés par une interconnexion de 400kv devant permettre le transport de l'énergie électrique vers l'Espagne via le Maroc. Une autre interconnexion devant relier la Tunisie à l'Italie est également prévue dans le cadre de la création de la boucle électrique euro-méditerranéenne. Une évaluation annuelle est prévue pour mesurer les progrès de ce projet. L'Union européenne considère que ce marché ouvre la perspective pour le dévelop-pement d'autres comme celui de développer l'énergie solaire. Yousfi, qui a présidé la réunion, a estimé qu'un souffle nouveau s'impose aux pays du Maghreb pour dynamiser le processus d'échange qu'ils se sont engagés à concrétiser. Soulignant les réformes engagées depuis 2002 dans le secteur énergétique, le ministre a indiqué qu'elles sont basées sur l'instauration d'un marché intérieur de l'énergie libre, ouvert et transparent. Il a cité à ce propos la loi sur l'électricité et la distribution du gaz promulguée en 2002 qui répond aux exigences d'un marché ouvert et compétitif, offrant une liberté d'importer et d'exporter de l'électricité. L'Algérie a également joué un rôle croissant dans le développement des grands réseaux de transport d'électricité dans l'espace méditerranéen, a-t-il poursuivi, signalant que les échanges avec les pays voisins sont en plein essor. L'Algérie étant un fournisseur important du gaz à l'Europe. Les Européens espèrent que l'énergie solaire leur fournira 15% de leurs besoins énergétiques.