Coquette, attrayante et très courtisée, notamment par la haute sphère algéroise, en particulier pendant la période estivale, la wilaya de Béjaïa qui réunit autant d'atouts n'échappe par pour autant au développement de plusieurs formes de criminalité. Il est question d'entrée du fléau de la prostitution, de la propagation de la drogue, du trafic d'armes et de fausse monnaie. Ce sont là en effet les facettes du crime les plus répandus à Béjaïa et qui ressortent en pole position lors de la présentation du bilan d'activités du groupement de la gendarmerie de cette wilaya à l'occasion d'un point de presse animé hier par son premier responsable, le commandant Akrouf Nourredine. Ce dernier informe que durant les cinq premiers mois de l'année en cours, les éléments placés sous son commandement ont enregistré quelque 389 crimes et délits dont le traitement s'est traduit par l'arrestation de près de 160 individus, parmi eux 147 écroués, tandis qu'une douzaine a été placée sous contrôle judiciaire sur décision de justice. Le conférencier fera remarquer au cours de son exposé que le traitement, de surcroît la résolution des affaires recensées de janvier à mai 2010, a connu une évolution de l'ordre de 13% comparativement à la même période en 2009. En revanche, le commandant Akrouf déplore le fait que les activités liées au trafic d'armes sont la forme de criminalité en tête d'affiche à Béjaïa, celle-ci a enregistré une augmentation de l'ordre de 50% durant les cinq premiers mois de l'année en cours. Ce qui est d'ailleurs fort inquiétant pour une wilaya où le taux de couverture sécuritaire assuré par la gendarmerie n'est que de l'ordre de 48,8%, soit une moyenne d'une brigade pour deux communes. D'ailleurs, pour mettre l'accent sur l'ampleur qu'a pris le trafic d'armes dans cette wilaya, le commandant Akrouf dévoile que les éléments placés sous ses ordres ont procédé à la saisie de près d'une dizaine d'armes de différents calibres de janvier à mai 2010, soit presque une moyenne de deux armes confisquée mensuellement. 260 millions de faux billets saisis par la gendarmerie Une autre affaire relevant de la criminalité organisée qui a été résolue avec succès par le groupement de la gendarmerie de Béjaïa, se rapporte à l'activité de la fausse monnaie, sévèrement réprimée par les textes de lois en vigueur. Dans ce cadre, les gendarmes de Béjaïa ont en effet réussi à démanteler un réseau «excellant» dans ce genre d'agissements illicites, nuisibles à l'économie nationale et causant de sérieux désagréments aux citoyens. «Il s'agit d'un groupe venu de la région de l'ouest du pays afin d'écouler une importante somme de faux billets ici à Béjaïa. Des renseignements nous ont fait part de leur présence sur notre territoire de compétence, suite à quoi nous avons réussi à les arrêter au moment opportun», expliquera à ce sujet le commandant Akrouf. Le traitement de cette affaire s'est traduit, outre l'arrestation des personnes incriminées, par la saisie spectaculaire de 260 millions de centimes de faux billets. Il va sans dire que le trafic de fausse monnaie a pris des proportions alarmantes à Béjaïa, et pour cause, une douzaine d'affaires de ce genre a été recensée durant les cinq premiers mois de l'année en cours. Durant cette même période, onze affaires relevant du trafic de drogue ont été également résolues par le groupement de gendarmerie de Béjaïa, à l'issue desquelles pas moins de 80 individus ont été arrêtés. La même institution chargée de la sécurité publique a également mis fin aux activités d'un réseau composé de 13 personnes versées dans la pratique de la prostitution. Ce fléau est aussi considéré, indiques des sources concordantes, parmi ceux qui minent la ville de Béjaïa, notamment à l'approche de la période estivale. D'ailleurs, en prévision de cette saison, le groupement de cette wilaya a mobilisé dans le cadre du plan Delphine quelque 1500 éléments non pas pour réprimer les réseaux de prostitution uniquement, mais également dans l'objectif de garantir la sécurité des personnes et de leurs biens en s'attaquant sans cesse aux noyaux durs de la criminalité.