A l'occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la drogue, la sûreté de daïra de Bab El Oued, en collaboration avec Info' Com Jeunes (association spécialisée dans la lutte contre la drogue, la cigarette et le Sida) et le Ciaj (centre d'information et d'animation des jeunes), a organisé une journée de sensibilisation contre la consommation de drogue et de psychotropes. Sous le slogan «Une nation sans drogue», la journée portes ouvertes a été organisée afin de sensibiliser les jeunes et les parents contre la consommation des stupéfiants et les psychotropes. Un riche programme a été tracé par les organisateurs de cette manifestation qui s'est tenue au siège de la sûreté de daïra de Bab El Oued. A 16h, des enfants dont certains ne dépassent pas les 6 ans étaient concentrés sur leurs dessins pour exprimer, à l'aide de pinceaux et de crayons de couleurs mis à leur disposition, les dangers de la drogue. Il faut dire que ces enfants s'inspiraient des affiches et des tableaux exposés des deux côtés de l'espace réservé à cette manifestation. Des films vidéo ont été également projetés pour montrer les effets de la drogue sur le corps humain et les dangers de l'accoutumance. Des policiers stagiaires ont assisté, de leur côté, à une communication donnée par un officier de la sûreté de daïra de Bab El Oued sur la différence des effets entre la drogue et les psychotropes. Dans sa communication, l'officier a indiqué que les psychotropes (comprimés destinés aux dépressifs et malades mentaux) sont, d'un côté, plus dangereux que la drogue genre kif. Car ils poussent au vol avec agression. Selon lui, les consommateurs de psychotropes sont beaucoup plus énervés et prêts à l'agression pour se procurer de l'argent afin d'acheter la dose nécessaire. D'ailleurs, la plupart des adolescents qui continuent à voler des téléphones portables (il y a eu une baisse depuis qu'on a décrété la loi punissant ces voleurs à 5 ans de prison) agressent et volent pour se procurer l'argent des psychotropes, ce qui ne veut pas dire que les habitués du kif sont des saints. La drogue touche toutes les couches sociales Le conférencier a rappelé aux jeunes stagiaires qu'en quelques années, la plupart des délinquants sont passés du vol à la tire au vol avec agression, notamment à l'arme blanche. L'officier a parlé de toutes les formes de drogue et leur provenance. Si tout le monde sait que la quasi-totalité de la drogue passe par le Maroc, il est à signaler que la drogue vient aussi des autres pays d'Afrique subsaharienne. L'adjoint chef de sûreté de daïra de Bab El Oued a indiqué que l'Algérie qui n'était qu'un pays de transit de la drogue est devenue un pays consommateur. Il a également tenu à lancer un appel aux parents qui continuent à croire que cela n'arrive qu'aux autres. Il a ajouté qu'aujourd'hui, la drogue touche toutes les couches sociales. Même si cette journée n'a pas attiré les foules du quartier populaire de Bab El Oued, il faut dire qu'un travail quotidien se fait par les éléments de la sûreté de daïra qui joue le double rôle de la prévention (en priorité) et celui de la répression. Pour ce qui est de la prévention, 24 mineurs se sont présentés d'eux-mêmes en 2007 à la cellule d'écoute et de prévention alors que 19 ont été accueillis en 2008 et 13 autres depuis le début de l'année 2010. A Bab El Oued comme au niveau de plusieurs localités, ces cellules d'écoute et des associations font un travail remarquable mais cela reste insuffisant tant que le ministère de l'Education ne met pas les grands moyens pour lutter contre ce fléau au niveau des écoles, collèges et lycées. D'ailleurs, selon les investigations de la cellule d'écoute de la sûreté de daïra de Hussein Dey qui a organisé une journée portes ouvertes sur la lutte contre la drogue, les adolescents des collèges et lycées sont les plus ciblés par les barons de la drogue. Selon le commissaire Lyes Hammiche, la cellule d'écoute de Hussein Dey reçoit de 10 à 20 jeunes par mois. Ceux-ci se présentent afin de trouver une aide pour sortir de l'accoutumance. Ces jeunes sont généralement dirigés vers des centres spécialisés pour une prise en charge psychologique et exceptionnellement pour une désintoxication. Les consommateurs sont de plus en plus jeunes et les enfants restent les plus faciles à manipuler par les vendeurs de drogue. Un travail de proximité est également fait régulièrement par la cellule d'écoute de Hussein Dey.