Le procès des auteurs présumés de l'attentat à l'explosif qui a ciblé le 11 décembre 2007 le siège du Conseil constitutionnel à Alger a été reporté jeudi par le tribunal criminel d'Alger. La non-présence des avocats de trois auteurs présumés de l'attentat a contraint le magistrat à renvoyer le jugement à la prochaine session criminelle qui sera ouverte en octobre 2010. Il s'agit des frères B. F. et B. L. et de Kh. Y. La séance n'a duré que 20 minutes en présence de nombreuses victimes et de familles des victimes. Sur la liste des victimes, on dénombre 238 personnes, mais une dizaine d'entre elles n'ont pas assisté à la séance, certaines ont été représentées par leurs avocats. A la barre, 6 accusés étaient présents. Me Abdelmadjid Sellini, qui représente l'accusé M. M., a demandé au juge à ce que ce dernier bénéficie d'une liberté provisoire en attendant que l'affaire soit reprise. Après 5 minutes de concertation, le juge a refusé catégoriquement de libérer provisoirement l'accusé, avant de lever la séance. Suite à cette décision, on voyait la contrariété sur les visages de la majorité des victimes, qui souhaitaient certainement en finir avec cette affaire et pouvoir tourner la page. Après trois ans d'instruction, treize personnes sont poursuivies pour «homicide volontaire collectif par l'usage d'explosifs» et «atteinte à la sécurité de l'Etat et à l'intégrité territoriale». La moitié des mis en cause seront jugés par contumace. Cet attentat terroriste qui a fait 10 morts et de nombreux blessés avait été perpétré en même temps qu'un autre qui a ciblé le siège du Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés. Selon un bilan du ministère de l'Intérieur et des collectivités locales, les deux attentats ont fait 26 morts et 177 blessés. 13 accusés, dont 7 en fuite, sont poursuivis dans l'affaire dont le terroriste Droudkel Abdelmalek. Le dossier d'un autre attentat, celui qui a ciblé le même jour le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés, est toujours en instruction. Son inscription pour le jugement n'est pas encore à l'ordre du jour.