En s'inclinant en Coupe du monde face à son homologue des Etats-Unis d'Amérique, l'équipe d'Algérie a achevé une très longue aventure qui avait débuté le 31 mai 2008. Ce jour-là à Dakar, elle avait entamé la première phase des qualifications pour la Coupe du monde et la CAN 2010 face à l'équipe du Sénégal. Un début qui ne s'était pas très bien passé pour les Verts qui s'étaient inclinés 1 à 0 sur un but inscrit par Ibrahima Faye à la 80'. De l'équipe qui avait été alignée ce soir-là par Rabah Saâdane, ont subsisté Gaouaoui, Belhadj, Yahia, Mansouri, Saïfi, Djebbour et Ziani qui étaient tous dans l'effectif retenu pour le Mondial sud-africain. On peut ajouter Halliche qui était rentré comme remplaçant ce jour-là. Tous les autres (Zaoui, Hemdani, Lemmouchia, Raho, Djediat et Hameur Bouazza) qui avaient joué soit comme titulaires, soit comme remplaçants à Dakar ainsi que Hemani, Bezzaz et Ousserir, n'ont pas pu tenir la route et n'ont pu prendre part à la phase finale du Mondial. Il faut donc retenir que les Verts ont terminé leur grande aventure comme ils l'avaient entamée, à savoir par une défaite sur le même score de 1 but à 0. Entre les deux évènements, ils sont passés par de nombreuses péripéties avec des hauts et des bas, les premiers ayant été tellement importants qu'ils ont entièrement fait oublier les seconds. En tout cas, ce serait manquer d'objectivité que de ne pas reconnaître qu'ils sont allés au-delà de ce que l'on pouvait attendre d'eux, à commencer par cette qualification à la Coupe du monde que rares étaient ceux qui la leur demandaient tellement la mission paraissait au-dessus de leurs capacités. Le travail de Saâdane et de Raouraoua A la base de la métamorphose de cette équipe, il y a deux hommes dont on aurait tort, maintenant que l'équipe nationale est éliminée de la Coupe du monde, de taire leur mérite. En premier, il y a l'entraîneur Rabah Saâdane qui n'est peut-être pas le meilleur coach du monde mais qui demeure, quelle que soit l'opinion que l'on peut avoir sur lui, quelqu'un qui connaît son affaire. Il a pris cette équipe nationale à un moment où elle pataugeait et il l'a fait qualifier à une phase finale de Coupe du monde alors qu'au départ tout ce qui lui était demandé c'était de la mener à la CAN. Certains parleront de chance en sa faveur. Mais de la chance il en faut en football et si Saâdane en a c'est tant mieux pour lui et pour ce sport. En tout cas, on ne pense pas que la chance se renouvelle souvent pour la même personne et pour ceux qui l'auraient oublié, Saâdane avait bien été derrière la qualification de l'équipe nationale à la Coupe du monde 1986 alors qu'il était dans le staff technique de celle qui avait gagné son billet pour le Mondial de 1982. Le deuxième homme n'est autre que le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua. C'est sous sa direction que la FAF est devenue une institution solide et que l'équipe nationale a pu disposer de moyens comme elle n'en avait jamais eus par le passé. C'est également lui qui est derrière la venue en masse en équipe nationale de joueurs expatriés parce qu'il avait compris que si on voulait que cette sélection puisse obtenir de bons résultats, le mieux était d'aller chercher ailleurs les joueurs dont elle avait besoin car au niveau local, le championnat n'offrait pas tellement de solutions vu sa médiocrité et sa faiblesse. Ce qui ressort aujourd'hui c'est que l'Algérie dispose d'une équipe nationale capable de lui valoir d'autres satisfactions. Il est cependant essentiel de signaler qu'elle n'est pas représentative du football algérien puisque composée dans son écrasante majorité de joueurs expatriés. Il est un fait irréfutable que l'émigration fait partie intégrante du peuple algérien. Ces joueurs sont tous algériens et ils font tout leur possible pour défendre au mieux les couleurs de leur pays d'origine. Ils ne sont malheureusement pas issus du système de formation du football algérien. Ce dernier n'a, en fin de compte, aucun mérite à faire valoir dans tout ce que nous avons vécu ces derniers mois en dehors du fait que ceux qui dirigent la FAF sont bien d'ici, de même que les membres de tous les staffs encadrant l'équipe nationale. Voila pourquoi au-delà de cette participation à la Coupe du monde, l'important sera de faire subir au football de notre pays une véritable révolution en vue de l'amener à nous proposer dans les années à venir assez de joueurs talentueux qui feront de l'équipe nationale une sélection compétitive et performante dans la durée et non plus conjoncturellement. Quel nouveau sélectionneur ? Pour l'instant, le futur staff technique de l'équipe nationale, qui pourrait être de nouveau dirigé par Saâdane, est bien forcé avec l'effectif actuel des Verts. Et son travail il devra l'entamer dans les plus brefs délais puisque l'équipe nationale est appelée à disputer le 11 août prochain un match amical contre son homologue du Gabon, match qui servira de préparation à la confrontation contre la Tanzanie programmée entre le 3 et le 5 septembre et qui entre dans le cadre de la phase qualificative à la CAN 2012. La question qui se pose maintenant est de savoir quels sont les joueurs que le futur entraîneur national va sélectionner pour le match du 11 août. En Afrique du sud, ils étaient 23, dont trois gardiens de but. Pour la confrontation contre le Gabon, il pourra se contenter de faire appel à 18 joueurs dont 2 gardiens. Nul doute que des garçons comme Saïfi, Mansouri voire Chaouchi (dont on dit qu'il aurait de nouveau fait des siennes en n'acceptant pas le poste de remplaçant lors du match contre les Etats Unis) ou Gaouaoui ne seront plus du groupe. Le futur sélectionneur pourrait poser également le problème lié au cas de joueurs comme Belaïd et Medjani qui n'ont joué aucun match en Afrique du sud. Et puis (mais là le temps est trop court pour espérer les voir lors du match contre le Gabon) il se pourrait que la Fédération étende sa prospection et fasse venir de nouveaux joueurs expatriés en sélection. Mais le point qui apparaît comme étant le plus important concerne la nomination d'un nouvel entraîneur national qui pourrait être… Rabah Saâdane. Ce dernier a discuté avec le président de la Fédération et va réfléchir à la réponse qu'il va lui donner. Cette affaire pourrait connaître son dénouement assez rapidement puisqu'il y a le match contre le Gabon à préparer. Et dès le mois de septembre, les Verts vont donner rendez-vous à leurs supporters pour une nouvelle aventure qu'ils promettent aussi exaltante et riche en évènements positifs que la précédente.