Attendue depuis le mois de mai dernier, la revalorisation des pensions de retraite fixée à 7 % pour l'année 2010 a déçu les retraités qui réclamaient un taux plus important. Ils réclamaient une revalorisation de 12 % pour les pensions de retraite d'avant 1996 et 5 % pour les pensions d'après 1996. En attendant une éventuelle réunion de la Fédération nationale des travailleurs retraités pour une réaction officielle au sujet de la nouvelle revalorisation, les premières réactions des retraités sont marquées par la déception. Selon certains retraités, le ministère a retenu un seul taux pour l'ensemble des retraités alors que ceux qui sont partis à la retraite avant août 1996 n'ont pas bénéficié de l'application du coefficient d'actualisation des salaires prévu par l'article 43 de la loi 83-12 relative à la retraite, successivement modifié en 1996 et en 1999. De l'avis des retraités, la revalorisation doit prendre en compte le taux d'inflation qui a atteint 5,3% en mai 2010. Même si la revalorisation de cette année est supérieure à celle de 2009, elle reste en deçà des attentes, ont-ils estimé, comparant l'augmentation à l'évolution du rythme d'inflation qui ne cesse de grimper. Rien que pour les cinq premiers mois de l'année en cours, l'indice des prix à la consommation a grimpé de plus de 4,3 %, tiré principalement par la flambée des prix des biens alimentaires, qui ont augmenté de 5,83% par rapport à la même période de l'année 2009. L'Office national des statistiques a indiqué que pour la période allant de janvier à mai dernier, tous les produits de consommation du panier, représentatifs de la consommation des ménages, ont enregistré des hausses, la plus importante étant celle du groupe alimentation-boissons (+5%), habillement-chaussures (4,4%), logement et charges (+2,9%), santé-hygiène corporelle (+2,9%) et le groupe meubles et articles d'ameublement (2,6%). Les retraités, qui rejettent cette «faible» augmentation, interpellent le ministre du Travail, Tayeb Louh, et estiment qu'ils sont victimes d'une injustice du fait que les travailleurs en activité ont bénéficié d'augmentation salariale conséquentes. «Pour une pension de 15 000 DA, la revalorisation de 7% sera insignifiante», s'est plaint un retraité de la wilaya de Tizi Ouzou. Pour ce retraité, la revalorisation devait être conséquente dans la mesure où la Caisse nationale des retraites ne souffre pas de déficit et devra engranger d'importants fonds suite à la récente augmentation du SNMG et des salaires des différentes branches.