Dans le cadre de la mise en place des premiers jalons du professionnalisme chez nous en Algérie, nous avons essayé non sans peine de prendre attache avec les présidents de club, et c'est avec toutes les peines du monde que nous avons pu avoir Abdelkrim Meddouar de l'ASO Chlef qui a répondu à nos différentes sollicitations. Voici les principaux extraits de ses interventions. «Nous n'avons pas encore pris connaissance du cahier des charges» Concernant le cahier des charges qu'a signé, il y a de cela quelques jours, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Abdelkrim Meddouar n'a pas émis le moindre avis car, dit-il, «je ne peux parler de cahier de charges que personnellement je n'a pas vu ; comment alors voulez-vous que j'émette le moindre avis là-dessus ?». Les propos de ce dernier voulaient indirectement dire qu'il existe un manque flagrant de communication entre la tutelle (comprendre la fédération) et les responsables de clubs. «Tous ceux qui prétendent être prêts font dans l'hypocrisie. Seule l'aide promise par l'Etat les intéresse» A propos de certains homologues qui prétendent qu'ils ont bel et bien ficelé leurs dossiers respectifs à leur passage à l'ère du professionnalisme, Meddouar dira : «Sincèrement, je vois mal nos clubs verser du jour au lendemain dans le professionnalisme, quand on sait que nous n'avons même pas de statut qui nous régit. Au départ, ce dossier datant de 2008 allait connaître son épilogue qu'en 2012. Puis subitement retournement de situation, et sur une décision prise à la hâte on décide que le championnat professionnel sera effectif en 2011, sans prendre en considération les retombées. J'estime que c'est une décision prise hâtivement et qui aura des répercussions très néfastes.» «Il est simple de réunir 7 personnes et de créer une SPA... Et après ?» Pessimiste, le premier responsable du football au sein de la wilaya de Chlef l'est jusqu'au bout des ongles. «Comment ne pas l'être quand un dossier d'une telle ampleur est pris avec une telle légèreté ? Je trouve qu'il faut consacrer beaucoup plus de temps à cet épineux dossier car ce n'est pas du jour au lendemain et sur un simple coup de baguette magique qu'on mettra fin à une décennie d'amateurisme. Les gens ou du moins ceux qui ont en charge le secteur du football pensent qu'il est facile, et que d'un seul revers de la main ils peuvent tout effacer, mais ils se trompent beaucoup et ils n'ont pas le droit de jouer avec l'avenir du football algérien. Ce n'est pas rien et c'est lourd de conséquences.» «A Chlef, nous rencontrons beaucoup de difficultés» Evoquant le chapitre relatif au professionnalisme particulièrement à Chlef, Meddouar dira : «Je vous mentirais si je vous disais que nous n'éprouvons pas de grandes difficultés pour justement trouver les bonnes volontés qui voudront s'investir. Les industriels contactés vous diront : que vais-je gagner en contrepartie si je dois mettre une telle somme ? Ceci dit, nous allons procéder comme le font tous car on ne nous laisse plus de choix de créer une SPA juste pour faire partie de l'élite tout en espérant qu'on disposera de plus de temps pour mener à bien cette opération.»