La défense de Chouaïb Oultache, assassin présumé de l'ancien directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, a assuré que la défense de la victime, représentée par maîtres Khaled Bourayou et Fatima-Zohra Chenaïf, ignore totalement le contenu du dossier au regard de leurs dernières déclarations au sujet du dépôt par la défense de Oultache d'une plainte contre le juge d'instruction qu'elle qualifie d'«infondée». L'avocat Youcef Dilem a déclaré hier que «les déclarations de la défense de la victime Ali Tounsi démontrent leur totale ignorance du contenu du dossier d'instruction». Et d'ajouter que la défense de la victime devrait le lire attentivement pour savoir que la plainte déposée contre le juge d'instruction est «fondée sur des faits avérés». La défense de l'assassin présumé Chouaïb Oultache, constituée de maîtres Tayeb Belarif et Youcef Dilem, souligne que le dossier comprend aussi les déclarations du directeur de cabinet du directeur général de la Sûreté nationale lors de sa comparution devant le juge d'instruction qui a indiqué avoir «contacté le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales». Les deux avocats ont affirmé que le premier procès-verbal d'investigation de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) évoque la présence du ministre de l'Intérieur au niveau de la direction de la Sûreté nationale lors du constat des faits de l'assassinat de Ali Tounsi. La défense d'Oultache a indiqué : «Comment la défense de la partie civile a-t-elle ignoré ces faits à un moment où ils pouvaient constituer légalement leur demande pour entendre le ministre de l'Intérieur au lieu de se focaliser sur les déclarations de ce dernier dans la presse ?» La défense de l'assassin présumé de l'ancien directeur de la Sûreté nationale a commenté aussi les déclarations de la défense de la partie civile à propos du nombre de balles tirées sur la victime en déclarant qu'«il était possible d'éviter la théorie de défense de la thèse officielle consistant en ‘‘deux balles dans la tête'' si le dossier qui était à leur disposition avait été consulté sérieusement». La défense a relevé également que le procès-verbal de la BRI assure qu'après les fouilles minutieuses du bureau de Ali Tounsi, deux balles de calibre 38 ont été retrouvées alors qu'une autre a été retirée du corps de la victime par les médecins légistes lors de l'autopsie et remise à la police judiciaire. Ceci signifie, selon la défense de Oultache, que le nombre de balles tirées de l'arme de son mandant est de 3. La défense s'est demandée à cet effet : «Comment est-il possible que quatre balles étaient encore dans l'arme qui ne permet de tirer que six coups ?» Ainsi, la défense a rigoureusement réfuté les déclarations de la partie civile, réclamant la vérité et l'étude du dossier, au lieu d'ignorer les raisons objectives présentées par elle. Pour rappel, la défense de la partie civile a démenti les lectures faites par la défense de Oultache assurant que Ali Tounsi a été tué par deux balles tirées par le présumé assassin et ont démenti l'hypothèse de la 3e personne supposée avoir tiré une balle sur Ali Tounsi. Les deux avocats de Oultache ont déclaré que cette théorie est tirée des insuffisances et des contradictions de l'enquête, mais sans preuves, en dépit du fait qu'elles apparaissent trois mois après le début de cette enquête. «Nous ne pensons pas qu'à travers l'exploitation des contradictions de l'enquête il serait possible de créer une scénario crédible.»