Le grand déballage continue au Nigeria. Devant l'ultimatum de la Fifa, le président Goodluck Jonathan a certes renoncé à suspendre l'équipe nationale de toute compétition pour deux ans. Mais les révélations se multiplient au pays des Super Eagles. A en croire la BBC dans son émission «Newsnight» de vendredi, des soupçons de corruption pèseraient sur certains joueurs. Selon la très sérieuse chaîne britannique, c'est un enquêteur de l'UEFA, membre de l'Unité des services disciplinaires de l'instance européenne, qui serait à l'origine de ces informations. La Fifa avait été avisée de ces doutes le matin du premier match des Super Eagles, perdu le 12 juin dernier face à l'Argentine (0-1). Par ailleurs, le journaliste allemand Christian Bergmann, également cité par la chaîne, aurait reçu avant cette même rencontre un appel d'un responsable de l'UEFA. Sous couvert de l'anonymat, cet interlocuteur faisait état d'interrogations à propos de certains joueurs nigérians… Contre l'Argentine, le Nigeria, rapidement mené sur un but accordé à tort par l'arbitre (erreur reconnue par la Fifa), avait limité les dégâts. Lors des deux rencontres suivantes, face à la Grèce (1-2) et la Corée du Sud (2-2), les Super Eagles menèrent au score avant de se faire doubler ou rejoindre, non sans avoir gâché nombre d'occasions. S'il n'est pas certain que cette affaire dépassera le stade du simple soupçon, elle ne va pas contribuer à ramener la sérénité à Abuja. Réunie en congrès vendredi, la Fédération nigériane a fixé au 21 août la date de l'élection de sa nouvelle équipe dirigeante. La semaine passée, trois de ses hauts dirigeants, l'ancien président Sani Lulu Abdulahi, l'ancien vice-président, Amanze Uchegbulam et l'ancien directeur de la Commission technique, Taiwo Ogunjobi, avaient été limogés. Ces personnalités sont aujourd'hui l'objet d'une enquête des autorités nigérianes. Le motif ? Des soupçons de malversations dans la gestion des fonds dont ils étaient responsables. Le football nigérian n'a pas fini de laver son linge sale.