Les prix des viandes blanches sont en folie depuis quelques jours. Des augmentations presque quotidiennes sont enregistrées et ce à moins d'une vingtaine de jours de Ramadhan qui est synonyme d'augmentations de tous les produits de consommation. Ainsi donc, à Tizi Ouzou, le consommateur nourrit les plus folles appréhensions face à une situation dont il ne comprend pas les véritables raisons et où tout retombe sur son maigre portefeuille, lui le consommateur malléable et corvéable à souhait. Lors d'une virée effectuée hier matin dan certaines boutiques de la ville de Tizi Ouzou spécialisées dans la vente de poulet et de viandes congelées, nous avons remarqué que le prix de la volaille a augmenté de 10 DA par rapport à la veille. Il était affiché à 300 DA/kg. L'escalope de dinde n'a pas échappé à cette augmentation : elle était proposée à 700 DA/kg. Même topo du côté de la Nouvelle ville. Ce sont les mêmes prix qui sont pratiqués. Questionnés pour avoir de plus amples explications sur ces augmentations, Youcef B., propriétaire d'une boutique à la cité Salah Louanchi, dira que les prix des viandes blanches connaissent une instabilité chronique à chaque période estivale et que les prix obéissent à la loi de l'offre et de la demande. Cette période est connue pour être redoutée par les éleveurs qui refusent de prendre de risques de peur d'enregistrer des pertes à cause de la chaleur. Le poulet de chair perd du poids très vite en été. Une marge bénéficiaire de 20 à 25 DA/kg «Conjugués aux prix exorbitants des aliments, notamment l'aliment de croissance qui fait 3500, DA/q, il est impensable d'avoir du poulet à un prix accessible à tous», regrettera notre interlocuteur, qui ajoutera : «Je vous informe que nous gagnons 20 à 25 DA par kilogramme vendu. Les prix que vous voyez là sont fixés par les fournisseurs. Nous prenons juste notre marge.» A signaler que le prix du poulet a augmenté six fois depuis le début de juillet. Chaque fois, il gagne 10 DA, passant de 230 DA à 300 DA. On prévoit de nouvelles augmentations dans les jours à venir. «Il pourrait atteindre 350 DA, voire plus, avec l'arrivée du Ramadhan. Quant à l'escalope, ne vous étonnez pas si elle est proposée dans les jours à venir à 85 DA», ajoutera encore Youcef. La qualité est contrôlée mais pas les prix A Tizi Ouzou, il existe une dizaine d'abattoirs tous contrôlés par les services vétérinaires. Questionné sur la qualité des produits, notre interlocuteur nous informera que le contrôle est des plus rigoureux. «Chaque livraison est accompagnée d'un certificat sanitaire quotidien dûment signé par un vétérinaire de l'inspection. Rien à dire sur ce plan. Même les conditions de transport du produit sont respectées à la lettre. Le respect des conditions sanitaires est strict. Même au niveau des boutiques nous sommes soumis au respect des règles en la matière.» Même les contrôleurs de qualité ne restent pas les bras croisés. De la manière la plus inopportune, ils organisent des rondes d'inspection... de la qualité mais pas des prix. C'est dire qu'à certains niveaux et au-delà des prix et de leurs retombées, la filière avicole est des plus déstabilisées. Dans la majorité des cas, l'aviculture est pratiquée de manière artisanale : absence d'assurance, poulaillers sous-équipés ne disposant pas de système de climatisation, absence d'alimentation en eau, prix élevé du poussin et de l'aliment, absence d'aide directe de l'Etat, des spéculateurs qui font main basse sur la filière... sont autant d'éléments qui font que le poulet risque tout simplement de disparaître des assiettes des ménages.