De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur à quelques jours du mois sacré de Ramadhan, on assiste, dans la wilaya de Tlemcen, à une frénésie des prix à la consommation, qui prennent de l'altitude, notamment ceux des viandes blanches (poulet) qui frôle les 400 dinars le kilogramme. Dans la capitale des Ziyanides, la rentrée sociale et le mois de Ramadhan constituent les périodes les plus difficiles sur le plan des dépenses. Un véritable casse-tête chinois pour les parents qui ne savent plus comment arriver à joindre les deux bouts avec un salaire qui s'effrite en quelques jours. Pour les pères de famille ayant des enfants à charge, c'est la galère : effets vestimentaires, fournitures scolaires et autres frais mettent le chargé de famille dans une situation délicate. Ainsi, à travers le territoire de la wilaya de Tlemcen, on vit actuellement une tension devant certains prix des fruits et légumes, à l'image de la tomate cédée à 70 DA le kg, du citron à 200 DA ; carotte, laitue et autre haricot vert, mieux vaut les éviter tant les prix sont élevés. La mission des brigades de la direction de la concurrence et des prix (DCP) sur le terrain, qui ont procédé à des fermetures de divers magasins pour défaut de registre du commerce ou de facturation, reste délicate car, a-t-on expliqué, le commerce informel a pris de l'ampleur et le personnel chargé de procéder au contrôle reste limité du fait de l'immense superficie du territoire de la wilaya de Tlemcen, ce qui rend impossible un contrôle total et rigoureux. «Je suis obligé de m'acquitter de ma tâche en tant que chef de famille même si je dois m'endetter», dira un père de famille de quatre enfants, convaincu que les contrôleurs de la DCP ne parviendront jamais à résoudre le problème, car il s'agit de la période où tout le monde se sucre. Un autre dira : «Je me balade juste pour avoir une idée des prix. A vrai dire, les prix flambent.»A l'approche du mois de Ramadhan et de la rentrée scolaire, bon nombre de personnes ont souligné qu'il s'agit d'effectuer une véritable gymnastique, même avec une excellente gestion des dépenses. Une virée au marché permet à quiconque de conclure que la majorité des légumes ont atteint les cimes à la veille du mois sacré, et les prix, selon certains commerçants contactés, enregistreront davantage d'augmentations. Comme chaque année, le citoyen vit le même scénario. La viande rouge finira par être cédée à 1 000 dinars, pour ne citer que cette denrée. L'insupportable, cette année, est le fait que ce mois sacré coïncide avec la rentrée scolaire ; rentrée qui, comme chaque année ruine à elle seule le budget des Algériens. Difficile de toucher deux cibles avec une seule pierre. La rentrée, d'une part, et le mois de Ramadhan, d'autre part, laissent les pères de famille sceptiques et ruinés par les dépenses. Le salaire mensuel et les quelques économies se sont effrités en un temps record. Face à des prix des fruits et légumes qui augmentent de manière effrénée pour le citoyen , c'est la galère pour, de nouveau appelé à faire face à deux échéances de taille qui nécessitent un gros budget et un sens aigu de savoir-faire : rentrée scolaire et Ramadhan constituent en effet deux événements importants dans la vie du pauvre chef de famille. Pas d'autre choix que de se préparer à faire face à de multiples dépenses, occasionnées par la succession de deux événements qui vont particulièrement entamer les bourses des ménages. Chacun cherche la bonne méthode pour se tirer d'affaire, espérant toutefois un virement mensuel anticipé. Malgré les impératifs de la rentrée scolaire, le mois sacré reste incontournable, avec une consommation qui connaîtra son pic, et des prix à la consommation qui brûlent… les doigts. Bien que les gens tentent de limiter les dépenses pour préserver le budget, ils auront du mal à résister à l'envie. Le mois de Ramadhan, considéré comme un mois de piété et de recueillement, est devenu synonyme, chez la plupart des citoyens, de frénésie et de dépenses illimitées et démesurées. Pour l'instant, l'on assiste, comme à l'accoutumée, à des situations difficiles avant d'aborder ce mois sacré, des situations exacerbées par le règlement des factures d'électricité, d'eau et de téléphone.