Mauvaise nouvelle avant le Ramadhan : après la dure rentrée des classes, la flambée des prix des viandes vient de donner un coup dur aux bourses des ménages. Le prix de la viande a fini par refroidir la marmite. Après quatre semaines de hausses ininterrompues, les bouchers et les spéculateurs ont encore accentué la tendance. De la viande de veau à 850 dinars le kilo à l'agneau qui a atteint les 950 dinars, en passant par le poulet à 270 dinars, l'heure est à la flambée des prix. Il était temps, le Ramadhan est dans quelques jours. « En octobre 2003 (avant le Ramadhan), les prix avaient augmenté de 20% en moyenne », se souvient Ahmed, boucher installé au marché Michelet. Un rythme d'enfer à l'inflation enregistrée sur cette même période. Heureusement, pour les ménages, que les prix des fruits et légumes n'ont pas subi de hausses spéculatives : la pomme de terre, la tomate, les betteraves et les ognons se vendaient, hier, à 30 dinars le kilo pendant que les haricots verts étaient à 70 dinars. En réalité, cette « valse fiévreuse » des étiquettes en boucherie a commencé durant la dernière période hivernale. La production locale continue de « traîner les pieds » parce que le cheptel traverse les frontières vers la Tunisie et le Maroc. Un enjeu vital : faute d'une hausse des salaires qui aurait augmenté le pouvoir d'achat des Algériens, les prix ne cessent de grimper. « A ce rythme, nous passerons un Ramadhan pénible », regrette un fonctionnaire. Gelées au printemps, sécheresse en été, et voilà le panier de la ménagère qui trinque. L'inflation est repartie « Faire son marché coûte de plus en plus cher, essentiellement en raison de la flambée des prix sur l'ensemble des produits frais des viandes rouges et blanches », estime notre interlocuteur. « Le consommateur commence à trouver l'addition salée et y regarde désormais à deux fois avant d'acheter un kilo de viande », ajoute-t-il. Conséquence : « Ce sera sans doute la ruée vers les viandes congelées », prévoit un détaillant en produits surgelés installé à Fernand-ville. Ce dernier explique la raison : « Nous empruntons des circuits courts. Nous connaissons tous les importateurs et nous travaillons avec eux sur la durée. En principe, le prix est fixé pour l'année. Il peut être révisé si le coût de revient en euros est fortement modifié, mais c'est assez rare. Cela nous permet de maintenir une certaine stabilité. »