Le mois de Ramadhan est une occasion privilégiée pour lancer le traditionnel plan de solidarité pour venir en aide aux personnes et familles démunies. L'Etat met en place des moyens importants pour permettre à des milliers de familles indigentes de passer ce mois sacré dans de bonnes conditions en préservant leur dignité. Les familles sans ou à faible revenu sont essentiellement concernées par ce programme, en plus des personnes handicapées. Cette année, les grandes lignes du programme de solidarité ont été arrêtées lors du dernier Conseil des ministres, tenu le 11 juillet. Ce programme prévoit la prise en charge de cette catégorie fragile de la société en distribuant plus de 1,5 million de couffins de solidarité et l'ouverture de 500 restaurants de la rahma où seront servis cinq millions de repas au niveau de plusieurs communes du pays. La polémique sur la façon de distribuer l'aide aux familles en prévision du mois sacré a été donc close lors de ce Conseil des ministres. Reportée par deux fois, la distribution de chèques postaux aux familles concernées a été une nouvelle fois renvoyée à l'année prochaine sur instruction du chef de l'Etat qui a «instruit le gouvernement de veiller avec le concours des autorités locales à la conduite de cette opération de solidarité dans le respect de la dignité des familles bénéficiaires et de diligenter la finalisation des listes des personnes et familles démunies, de sorte que, dès l'année prochaine, le soutien public au titre de la solidarité nationale à l'occasion du mois sacré de Ramadhan soit versé à ses destinataires en numéraire et par voie de chèque». Les APC responsabilisées Ainsi, les communes sont tenues d'organiser une opération de distribution de denrées alimentaires après établissement des listes des bénéficiaires de cette opération. La question qui se pose avec acuité est de savoir si les collectivités locales sont prêtes à cette opération et si elles sont en mesure d'assurer la distribution de ces couffins avant le début de Ramadhan ou au plus tard durant la première semaine. Car, ces dernières années, des retards énormes sont accusés dans la répartition de ces couffins aux familles nécessiteuses. Ces dernières pointent tous les matins devant le siège de l'APC dans l'espoir de revenir avec cette aide tant promise, malheureusement, elles repartent déprimées en raison de la non-disponibilité de cette aide en dépit du fait que la liste a été élaborée plusieurs semaines auparavant. Cette année, les communes d'Alger notamment ont estimé cette aide de 3000 à 6000 DA par foyer. Le contenu de ces couffins distribués par les communes et également par le Croissant-Rouge algérien (CRA) est également source de plusieurs interrogations soulevées par les bénéficiaires qui estiment que certains produits ne sont pas utilisés durant le mois de Ramadhan. L'ouverture de restaurants du cœur est également très remarquable durant le mois sacré. Sur initiative du CRA, des collectivités locales, de grandes entreprises étatiques, d'organisations de masse ou tout simplement de la part des particuliers, cette pratique a son importance au courant de ce mois. Les restaurants du cœur ont deux missions essentielles à réaliser. Elles consistent en la préparation de repas à remettre aux familles et la distribution de repas que les passagers consomment sur place. Là aussi, un grand travail est fourni par l'ensemble des concernés. La foule constatée quotidiennement devant le restaurant des Cheminots, à la rue Hassiba Ben Bouali, à Alger, que ce soit pour la première ou la deuxième catégorie, renseigne sur le service précieux rendu à des milliers de personnes qui ne trouvent pas où rompre le jeûne. Même en assurant plusieurs services par jour, le restaurant n'arrive plus à répondre à la demande de plus en plus croissante. L'autre pratique qui a tendance à se généraliser est l'ouverture de restaurants payants durant ce mois sacré. Un grand nombre de restaurateurs préfèrent rentabiliser ce mois en préparant des repas pour la rupture de jeûne.