Réuni hier sous la présidence du chef de l'Etat, le Conseil des ministres a abordé l'aspect inhérent aux préparatifs entourant le mois sacré du Ramadhan, mois synonyme de toutes les dépenses qu'occasionnent les hausses inévitables et souvent déraisonnables des produits de première nécessité. C'est également et surtout un mois d'endurance, voire de privations pour les franges les plus démunies de la population. Pour prémunir contre toutes les dérives et combattre les spéculations éhontées, les auteurs de celles-ci n'hésitant pas à exploiter la fragilité de ces personnes, l'Etat a pris les devants en mettant le holà sur la pratique dite «couffin du Ramadhan». Le Conseil des ministres a ainsi entendu une communication sur les mesures de solidarité arrêtées en faveur des familles démunies, à l'occasion du prochain mois sacré de Ramadhan. A cet effet, les pouvoirs publics ont pris les dispositions requises pour assurer la distribution de plus de 1 million et demi de couffins de solidarité, l'ouverture de plus de 500 restaurants par les collectivités locales, pour servir cinq millions de repas, et l'encadrement de la contribution de la société civile et des bonnes volontés à cette opération de solidarité. Le président de la République a, à ce propos, instruit le gouvernement de veiller, avec le concours des autorités locales, à la conduite de cette opération de solidarité dans le respect de la dignité des familles bénéficiaires et de diligenter la finalisation des listes des personnes et familles démunies, de sorte que, dès l'année prochaine, le soutien public au titre de la solidarité nationale, à l'occasion du mois sacré de Ramadhan, soit versé à ses destinataires en numéraire et par voie de chèque. Depuis la mise en place du dispositif du couffin, initialement censé venir en aide aux familles les plus nécessiteuses, il s'est avéré que des détournements et autres manipulations en ont été faits, notamment par les réseaux qui prêchent, en même temps, la parole pieuse. Le président de la République, indique le communiqué sanctionnant ledit Conseil des ministres, a également instruit le gouvernement en vue de «prendre toutes les dispositions nécessaires afin de réguler l'approvisionnement du marché en produits de première nécessité durant le mois sacré de Ramadhan et de lutter contre la spéculation sur les prix et le non-respect de l'hygiène pendant ce mois de piété». A ce propos, rappelons que les pouvoirs publics ont envisagé, entre autres, l'importation de quantités importantes de viande pour répondre à la demande particulièrement croissante durant le mois sacré pour ce produit. M. C.