Photo : S. Zoheïr De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Alors que les ménages sont préoccupés par la disponibilité et le prix des produits alimentaires durant la période du Ramadhan, les pouvoirs publics s'attellent à mettre en pratique ce qui est devenu dans notre pays une tradition du fait qu'il n'y a pas encore d'amélioration du niveau de vie de la population, le plan de solidarité en direction des familles démunies et aussi des personnes sans domicile fixe (SDF). Cette action qui est organisée, en collaboration des services communaux, les bienfaiteurs et les associations qui activent dans le domaine du social, à l'approche du mois sacré nécessite pour la wilaya la mobilisation d'importants moyens financiers, humains et matériels afin d'atteindre l'objectif tracé par l'opération de solidarité : permettre aux familles nécessiteuses de passer le mois du Ramadhan dans de bonnes conditions à l'instar des autres citoyens. En effet, chaque année, les pouvoirs publics dégagent une somme d'argent, à partir du budget de wilaya, les budgets communaux, les dons des bienfaiteurs et une enveloppe financière du ministère de la Solidarité afin de couvrir les frais inhérents à la distribution du couffin du Ramadhan et l'ouverture de restaurants Rahma, ceci selon les statistiques établies par la Direction de l'action sociale et les services communaux. Ainsi, selon ces services, le nombre de familles qui ne peuvent pas subvenir à leurs besoins et qui vivent dans la précarité, est établi d'après les enquêtes sociales effectuées dans les quartiers populaires et les îlots d'habitations situés dans les zones urbaines et rurales, ainsi que les familles dont les membres sont au chômage ou dans l'incapacité de travailler.Ces enquêtes sont pour les fonctionnaires des services sociaux un élément de base qui détermine : le niveau de l'amélioration du niveau de vie de la population et le nombre de familles qui nécessitent l'aide de l'Etat dans les différents domaines, ainsi que le montant qu'il faut dégager pour l'opération de solidarité. Ceci dit, d'après les informations données par la wilaya, l'enveloppe financière réservée pour les opérations du couffin du Ramadhan et les restaurants Rahma est passée de 67,8 millions de dinars l'année dernière à 98 millions de dinars, ces sommes représentent le montant dégagé sur le budget de wilaya, les budgets communaux, l'enveloppe allouée par le ministère de Solidarité et les dons des bienfaiteurs. Les mêmes sources ajoutent que le nombre de familles qui vont bénéficier, à l'occasion du Ramadhan 2010, du couffin du Ramadhan est estimé à 32 500 familles, alors qu'en 2009 ce nombre n'était que de 22 041 familles, de plus le nombre de repas qui seront servis au niveau des restaurants Rahma passe de 60 443 repas l'an dernier à 70 000 repas pour cette année. Ces chiffres attestent bien la consistance des sommes dégagées par les pouvoirs publics, en collaboration du mouvement associatif, le Croissant-Rouge algérien, les APC et les bienfaiteurs, afin d'aider les familles démunies à passer un mois sacré acceptable. Toutefois d'un autre côté, ces sommes renseignent sur le niveau de précarité qui ne cesse de croître au niveau de la wilaya. En effet, en dépit des différents dispositifs sociaux enclenchés dans le cadre de l'emploi, afin de juguler le chômage et les nombreuses décisions prises, au niveau local et national, pour l'encouragement de l'investissement privé générateur de biens et d'emplois pour la région, au fil des mois, le nombre de familles en détresse sociale a augmenté d'une dizaine de milliers, ces dernières ont dû subir de plein fouet les affres de la pauvreté qui a été engendrée par la baisse drastique du pouvoir d'achat, le chômage et autres facteurs désavantageux. Ceci au moment où le pays enregistre une embellie financière. En dehors de ça, alors qu'il ne reste qu'une quinzaine de jours au Ramadhan, les animateurs des associations comptent toujours sur des gestes bienfaiteurs supplémentaires, auprès des grands commerçants et industriels de la région pour renforcer l'action de solidarité. Pour sa part, le wali de Bouira a insisté, lors de la dernière session ordinaire de l'APW, sur la manière avec laquelle seront gérées ces aides, en instruisant les responsables communaux de toucher le maximum de nécessiteux.