Les travailleurs des deux filiales de réalisation de l'ex-EPLF, à savoir VRD Plus et MCCES, ne savent plus à quel saint se vouer pour faire valoir leur droit relatif au versement de leurs salaires des cinq derniers mois. Malgré leurs incessantes réclamations et les mouvements de grève enclenchés durant les mois de décembre et février, les travailleurs, dont le nombre dépasse 500, n'ont toujours pas arraché leur revendication. Aujourd'hui, ils comptent recourir encore une fois à la grève pour faire pression sur la tutelle afin d'accélérer les démarches devant éviter la faillite de leur entreprise et verser leur dû. «Nous n'avons reçu aucun salaire depuis le mois de février dernier. Nous sommes livrés à nous-mêmes et aucun responsable ne se soucie de nos problèmes, causés par les retards mis pour le versement de nos salaires. Le ministère de l'Habitat nous a promis d'assainir la situation de notre filiale et relancer ses activités, mais nous n'avons rien vu venir», se plaignent certains travailleurs de VRD Plus. «Pour le moment, aucun d'entre nous n'a été informé des nouvelles relatives au sort de notre entreprise. Récemment, on a signé une convention avec notre nouvelle tutelle, la SGP Injab, mais personne n'a été tenu au courant de son contenu», déplorent-ils. Il est à noter que les deux entreprises se débattent dans des problèmes insurmontables depuis plus de deux ans. Le retard mis par le ministère de l'Habitat pour la restructuration du groupe EPLF a contraint les deux filiales à geler toutes leurs activités durant plus de quinze mois. Ce qui a aggravé leurs difficultés financières à cause de l'augmentation des dettes fiscales et parafiscales, d'une part, et le blocage des projets dont elles ont été chargées de réaliser, d'autre part. Certains chantiers, comme ceux des communes de Naciria, Boudouaou, Issers et Aïn Taya, sont bloqués depuis le mois de février dernier. Face à cette situation, certains travailleurs n'ont pas trouvé mieux que de prendre leur retraite anticipée. «Certains d'entre nous ont contracté des crédits pour subvenir aux besoins de leurs familles et venir au travail. Car malgré le blocage des projets, nous sommes obligés de venir et signer la feuille de présence. Et celui qui s'absente sera sanctionné et ne touchera pas la totalité de sa paye», lancent certains ouvriers désappointés par les mesures imposées par les responsables de leur entreprise. Sollicité, un responsable du syndicat de MCCES n'écarte pas la possibilité d'enclencher un autre mouvement de grève pour pousser les responsables concernés à dégager des solutions au problème des salaires afin de pouvoir passer le mois de Ramadhan dans des conditions plus ou moins acceptables.